Une ville intelligente, c’est quoi ?


le Mardi 6 Décembre 2016 à 19:11

Des Temps Modernes au siècle dernier, au plus récent Minority Report, la Smart City, traduisez par Ville Intelligente, a beaucoup inspiré le cinéma. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Depuis l’arrivée d’internet et des objets dits connectés, de nombreuses villes dans le monde expérimentent leur modèle de ville intelligente. C’est le cas de Stockholm, Rio de Janeiro, Singapour, Barcelone, métropoles du monde ou encore Paris, Lyon et Angers, en France.


Supertrees in Garden by the Bay - Singapore -  Photo: photo Pixabay
Supertrees in Garden by the Bay - Singapore - Photo: photo Pixabay
Pour comprendre la ville intelligente le plus facilement possible, il faut situer le contexte. La concentration toujours plus importante des individus dans les villes amène irrémédiablement celles-ci à préserver et optimiser leurs ressources et leur organisation. Pour mieux comprendre, voici 2 constats : actuellement, 50% de la population mondiale vit dans les villes. En 2050, ce pourcentage passera, selon les experts, à 70%. Les villes occupent 2% de la surface terrestre et produisent 80% des émissions de gaz à effet de serre.

L’objectif des villes, des métropoles, et des territoires est donc d’accompagner cet enjeu sociétal, politique et environnemental. La ville intelligente consiste, d’une manière globale, en l’optimisation des coûts, de l’organisation et du bien-être des habitants.

Ce concept d’origine anglo-saxonne n’est pas nouveau. Les pionnières dans le domaine sont les mégalopoles d’Asie, comme Hong-Kong ou Singapour. Depuis 1980, les technologies avancées et les services de pointe sont les activités dominantes de Singapour, ville audacieuse et futuriste. Cela s’illustre notamment par le projet Supertrees  , l’implantation à travers toute la ville d’arbres artificiels hauts de 50 mètres. Ces arbres sont équipés de modérateurs de température. Ils éclairent, récoltent l’eau de pluie, etc.

Qu’est-ce qui caractérise la ville intelligente ?

Pour pouvoir accéder au rang de Smart City, signe de modernisme et de prise en compte des besoins de ses habitants, toute ville doit avoir un état d’esprit qui va dans ce sens et se fixer des objectifs clairs. Pour commencer elles met les données qu'elle collecte, grâce à des outils numériques de plus en plus performant, non pas contre les citoyens mais à leur service. Son traitement intelligent repose donc sur des principes participatifs et de transparence. Son action est une réponse à leurs attentes et leurs intérêts. Elle ne doit donc être, ni intrusive, ni un moyen de contrôle de la vie privée.

Mais pour être «  smart » la ville doit s’appuyer sur plusieurs projets data impliquant différents opérateurs urbains. La Mairie de Paris a lancé un projet expérimental de mesure des déplacements, de la pollution atmosphérique et sonore place de la Nation. Ces données seront visibles sur la plate-forme Open Data de la ville.

Les piliers caractéristiques d’une ville sont son économie, sa mobilité, son environnement, ses habitants, son mode de vie et son organisation. L’idée consiste à développer des moyens et des solutions aptes à répondre aux usages de la population tout en préservant les ressources, l’environnement…

L’analyse et la valorisation des données offre aux villes la possibilité de gérer finement leurs leviers économiques, environnementaux, citoyens… Cette gestion intelligente, c’est la capacité de mettre en lien ces leviers, de leur permettre d’obtenir des résultats, non plus individuellement, mais en les reliant les uns aux autres.

Pourquoi les données guident les enjeux de la ville intelligente ?

Ce qui va permettre d’inventer la Smart City, ce sont les connexions entre ces réseaux, le croisement et l’exploitation des données. L’importance de la donnée dans la ville intelligente prend effectivement tout son sens. La logique des réseaux, la collecte et le traitement des données, l’évaluation et la mesure de leur potentiel et de leurs limites conditionnent la performance de ces villes.

Mais la diversité des sources, des données, leur volumétrie, les nombreux acteurs, nécessite un pilotage mené par la ville. La gouvernance et le partage de ces données sont deux principes fondamentaux pour  visualiser et comprendre le fonctionnement, les consommations de la ville et discerner les dysfonctionnements. Mais aussi faire émerger de ces informations des besoins auxquels il convient de trouver de nouveaux usages et de nouveaux services dits « intelligents ».

Pas de ville intelligente sans ses citoyens

« L'intelligence d'une ville c'est avant tout celle de ses citoyens », disait l'un des papes de la Smart City : Carlos Moreno. Le concept de ville intelligente ne doit donc pas s’imposer aux habitants, il doit se faire avec eux et donc prendre en compte leurs souhaits et toutes les actions collectives qui peuvent être menées pas les citoyens eux-mêmes. Une ville intelligente, ne doit pas être seulement technologie, - la technologie n’étant qu’un outil -, elle doit être avant tout citoyenne. L’enjeu n’étant pas mieux gérer les finances de la vielle par une recherche constante d’économie, mais de faire en sorte que les habitants s’y trouvent bien. Qu’ils aient envie d’y vivre. 
 





              

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