Pour le groupe Lacroix, le déploiement de la voiture autonome est une opportunité.


le Jeudi 24 Mai 2018 à 11:25

La France souhaite accélérer le développement de la voiture où le conducteur délègue totalement la conduite de son véhicule à un ordinateur. Souhaitant ne pas rester en marge de cette révolution automobile, le gouvernement a présenté dernièrement sa stratégie d'action publique pour le développement du véhicule autonome. Une annonce qui a retenu l'attention de la société nantaise Lacroix qui s'investit dans le développement d'infrastructures routières connectées.


La navette autonome Navya, mise en service à Nantes et guidée par les systèmes Neavia Lacroix (Photo Nantes St Nazaire Développement)
La navette autonome Navya, mise en service à Nantes et guidée par les systèmes Neavia Lacroix (Photo Nantes St Nazaire Développement)
Les véhicules autonomes représentent d'incroyables opportunités pour la France et le monde » déclare le Groupe Lacroix, une entreprise dont le siège social est installé à  Saint Herblain (Nantes) et ses différentes unités d'étude et de production, en régions des Pays de la Loire et Bretagne. « Mais, le déploiement des véhicules autonomes ne peut se faire sans une infrastructure routière connectée et évolutive ».

La circulation de véhicules autonomes de niveau 4, c'est-à-dire dans lesquels le conducteur délègue entièrement la conduite de son véhicule dans une zone géographique donnée et sous certaines conditions, c'est prévu pour 2022. C'est l'ambition du gouvernement français qui a présenté, lundi 14 mai, le rapport conduit par l'ancienne Secrétaire d'Etat aux Transports et au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, désormais haute responsable pour la stratégie nationale du développement des véhicules autonomes.

Ce n'est donc plus de la science-fiction, des véhicules autonomes sans chauffeur, sont expérimentés en France, mais à ce jour sur des parcours fermés aux autres véhicules, puisque la réglementation n'autorise pas encore la circulation de ces véhicules sur route ouverte. Mais l'Etat français ne compte pas se laisser devancer par les USA ou la Chine. Élisabeth Borne, la ministre chargée des Transports, affirmait « craindre une menace pour les constructeurs nationaux si la France accuse un retard sur cette technologie ». Une décision qui intéresse les industriels du secteur, qu'ils soient constructeurs automobiles, développeurs de technologies embarquées ou routières. C'est notamment le cas du Groupe Lacroix  installé dans l'ouest de la France.

Pour l'heure le gouvernement compte généraliser les véhicules de niveau 3 (voir ci-après) dès 2020 et ceux de niveaux 4 pour 2022. Pour cela il s'appuie sur la loi « Pacte » (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), laquelle devrait être votée d'ici la fin de l'année, pour généraliser l'expérimentation de véhicules autonomes sur route ouverte, partout dans l'hexagone. Plusieurs textes concernant ces véhicules vont être intégrés à ce projet de loi, sachant que dès 2020 la France souhaite se munir d'un cadre juridique favorable qui permettrait de mettre en place des services de transports publics autonomes supervisés et autoriser la circulation de véhicules automatisés de niveau 3.
 
« Pour faire entrer les véhicules autonomes dans notre quotidien, la France devra lever quelques freins » - Lacroix City
 
Le groupe nantais Lacroix qui travaille sur le sujet depuis plusieurs années a déjà lancé, par l'intermédiaire de sa branche Lacroix City, plusieurs expérimentations permettant de faire circuler des véhicules autonomes. C'est le cas du projet « SCOOP » qui expérimente, au plan national, des infrastructures connectées grâce à la solution V2X Neavia Lacroix, installée sur des milliers de kilomètres de routes françaises. « L'objectif de ce projet est la réduction de l'insécurité routière grâce à une communication vehicule to vehicule », déclarent les responsables de Lacroix City.

A Nantes, une expérimentation de navette autonome a été inaugurée le 17 mai dernier, dans le cadre de l'éco-évenement « Complètement Nantes ». Sans chauffeur et 100% électrique, cette navette développée par la société lyonnaise Navya – Keolis, sera testée par les habitants du 1er au 30 juin 2018. Elle utilise elle aussi la solution V2X de Lacroix, laquelle lui permet de communiquer en temps réel avec son environnement, dans le but de sécuriser la navette, adapter sa vitesse et garantir la sécurité des usagers passant à proximité.

Mais pour l'entreprise nantaise, « si ces projets ont pour vocation d'entrer dans le quotidien des citoyens, la France devra lever quelques freins » et notamment le risque de voir les utilisateurs se détourner de ce genre de véhicule. Selon un sondage IFOP seulement 30% des français se déclarent prêt à utiliser une voiture autonome, alors qu'ils sont 48% à être prêt à monter dans des transports en commun autonomes.

Vient s'ajouter à cela la protection des données personnelles et la cybersécurité et surtout la dégradation du réseau routier français, lequel doit être en bon état, sachant que 54% du réseau n'a pas de marquage au sol et 40% de la signalisation n'est pas adaptée aux besoins des véhicules autonomes.

Pour le Groupe Lacroix, « l'Etat doit investir et collaborer avec les entreprises Françaises pour espérer étendre l'utilisation des véhicules autonomes à tout le pays ». 

 

La classification des véhicules autonomes

Depuis que l'automobile existe, le conducteur garde totalement le contrôle sur toutes les fonctions du véhicule ( freins, accélération, direction). A ce niveau, même si un ordinateur de bord existe, il ne peut pas prendre la main sur le conducteurs, mais il peut tout de même l'assister via des alertes sonores. En ce qui concerne le véhicule autonome, la France reconnaît cinq niveaux.
  • Niveau 1 :  l’ordinateur de bord peut gérer la vitesse ou la direction. Le régulateur de vitesse entre dans ce niveau.
  • Niveau 2 : l’ordinateur peut prendre le contrôle de la vitesse et de la direction, mais le conducteur peut reprendre la main à tout moment. C'est le cas du système « Park assist ».
  • Niveau 3 : le conducteur délègue totalement la conduite du véhicule dans des situations pré-définies. Le système de freinage d'urgence, existant sur certaines voitures, entre dans cette catégorie. L'ordinateur se substitue au conducteur pour actionner et contrôler les freins ET la direction.
  • Niveau 4 : la voiture n'a plus besoin de conducteur. Dans un contexte limité, et une situation pré-définie, la voiture est capable de se déplacer sans son propriétaire. Elle peut ainsi se stationner sans son conducteur à l'intérieur et sortir du garage ou d'un emplacement pour prendre son conducteur.
  • Niveau 5 :  La voiture est capable de conduire seule, sans l'action de son conducteur, dans toutes les situations, que le conducteur soit à l'intérieur ou pas. C'est l'ordinateur qui prend entièrement le contrôle du véhicule. Ce genre de véhicule existe, mais sur circuit fermé. C'est le cas des navettes Navya et Transdev, capable de circuler sans conducteur à bord. (source : Les-voitures-electriques.com)





              

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