Carlos Moreno lors de son intervention sur la scène de la Cité des Congrès de Nantes, le vendredi 2 juin 2017
Nous vivons dans un monde essentiellement urbain et interconnecté dans lequel, depuis 2015, nous avons dépassé les 36.3 millions de tonnes de C02, essentiellement produites par l’homme, un niveau jamais atteint depuis l’histoire de l’humanité », a déclaré Carlos Moreno pour planter le décor. « Avec le retrait des États-Unis du traité sur le climat, notre monde est en danger. Cela nous amène donc à nous poser la question de la place de l’homme et notamment quel est le monde urbain dans lequel nous vivons aujourd’hui et quel sera-t-il en 2050 ? ».
Selon Carlos Moreno, l’essentiel de la population mondiale vit dans les villes et ses abords pour des raisons culturelles et économiques, avec des possibilités de se déplacer et de se connecter très facilement d’une ville à l’autre. « Les villes sont devenues cosmopolites parce que les barrières tombent et le sursaut protectionniste de ceux qui veulent construire des murs est celui d’un monde qui meurt et qui a du mal à laisser la place à un monde émergent ».
De nouveaux territoires prennent forme et en même temps on voudrait protéger un monde qui n’est plus protégeable. « D’autant que nous nous devons être ouverts vers le reste du monde puisque 90% de la croissance urbaine mondiale se fait en dehors de l’Europe et des USA et notamment en Chine et au Nigeria, » précise Carlos Moreno. « Les repères changent et dans moins de 10 ans le Nigéria sera devant les USA en nombre d’habitants, sachant que la création des valeurs se fait dans des villes qui sont désormais en concurrence et non pas au niveau des états ».
Chaque ville exerce désormais son attractivité pour attirer les talents sachant qu'en France « la population se concentre sur 17 grandes métropoles et que les 4/5 de la population habite sur 20 % du territoire. Nous sommes donc très urbanisés. Il faut être en mesure d’offrir une identité territoriale métropolitaine source de qualité de vie pour les humains. Et pour cela il faut un rééquilibrage entre les grandes métropoles », poursuit Carlos Moreno.
Mais d’ici 2050, la population de ces métropoles sera en forte augmentation avec plus de la moitié des habitants qui auront plus de 50 ans, selon Carlos Moreno. « La pauvreté sera aussi en augmentation et le monde urbain ne va pas s’améliorer par la technologie. Avant il faut combattre l’exclusion sociale et les inégalités tout en permettant l’accès à la formation, à la culture et à la santé ». Pour lui, « les nouvelles technologies doivent permettre de créer du lien social et de rééquilibrer les villes entre-elles au niveau d’un territoire ».
Constatant l’échec du béton, de la voiture qui utilise l’énergie fossile, de la gestion de l’eau, de l’absence de diversité et la crise de notre propre culture, il précise « qu’il ne s’agit pas de faire une ville smart dans laquelle l’intelligence soit vue au travers de la technologie, mais d'aller vers des villes dans lesquelles le développement durable doit être au cœur des préoccupations ».
S’adressant aux jeunes lycéens et collégiens, venus nombreux dans l’amphi de la Cité des Congrès de Nantes, il leur a précisé que s’ils ont désormais les clés de leur avenir, il leur faudra d’abord résoudre les défis climatiques « post carbone » et de l’emploi. « La ville est un être vivant, il leur faudra donc en connaître son métabolisme. C’est de votre responsabilité d’hybrider l’homme technologiquement, mais avec une approche sociale, pour que l’intelligence de la ville soit collaborative et vivante. L’intelligence d’une ville est uniquement celle de ses citoyens, avec la qualité de vie et le bonheur de vivre ensemble ».
Les invitant à devenir des « Social Citizen », il leur a rappelé le risque qu’ils deviennent des « zombies geeks », hyper connectés sur le plan technologique mais déconnectés socialement. « La technologie est un magnifique outil pour échanger, mais le seul moment qui mérite d’être vécu c’est quand vous voyez la personne en face et que vous lui dite bonjour », a-t-il conclu sous les applaudissement d'auditeurs convaincus.
Pour en savoir plus : www.js.univ-nantes.fr
Selon Carlos Moreno, l’essentiel de la population mondiale vit dans les villes et ses abords pour des raisons culturelles et économiques, avec des possibilités de se déplacer et de se connecter très facilement d’une ville à l’autre. « Les villes sont devenues cosmopolites parce que les barrières tombent et le sursaut protectionniste de ceux qui veulent construire des murs est celui d’un monde qui meurt et qui a du mal à laisser la place à un monde émergent ».
De nouveaux territoires prennent forme et en même temps on voudrait protéger un monde qui n’est plus protégeable. « D’autant que nous nous devons être ouverts vers le reste du monde puisque 90% de la croissance urbaine mondiale se fait en dehors de l’Europe et des USA et notamment en Chine et au Nigeria, » précise Carlos Moreno. « Les repères changent et dans moins de 10 ans le Nigéria sera devant les USA en nombre d’habitants, sachant que la création des valeurs se fait dans des villes qui sont désormais en concurrence et non pas au niveau des états ».
« La ville est un être vivant, il faudra donc en connaître son métabolisme »
Chaque ville exerce désormais son attractivité pour attirer les talents sachant qu'en France « la population se concentre sur 17 grandes métropoles et que les 4/5 de la population habite sur 20 % du territoire. Nous sommes donc très urbanisés. Il faut être en mesure d’offrir une identité territoriale métropolitaine source de qualité de vie pour les humains. Et pour cela il faut un rééquilibrage entre les grandes métropoles », poursuit Carlos Moreno.
Mais d’ici 2050, la population de ces métropoles sera en forte augmentation avec plus de la moitié des habitants qui auront plus de 50 ans, selon Carlos Moreno. « La pauvreté sera aussi en augmentation et le monde urbain ne va pas s’améliorer par la technologie. Avant il faut combattre l’exclusion sociale et les inégalités tout en permettant l’accès à la formation, à la culture et à la santé ». Pour lui, « les nouvelles technologies doivent permettre de créer du lien social et de rééquilibrer les villes entre-elles au niveau d’un territoire ».
Constatant l’échec du béton, de la voiture qui utilise l’énergie fossile, de la gestion de l’eau, de l’absence de diversité et la crise de notre propre culture, il précise « qu’il ne s’agit pas de faire une ville smart dans laquelle l’intelligence soit vue au travers de la technologie, mais d'aller vers des villes dans lesquelles le développement durable doit être au cœur des préoccupations ».
S’adressant aux jeunes lycéens et collégiens, venus nombreux dans l’amphi de la Cité des Congrès de Nantes, il leur a précisé que s’ils ont désormais les clés de leur avenir, il leur faudra d’abord résoudre les défis climatiques « post carbone » et de l’emploi. « La ville est un être vivant, il leur faudra donc en connaître son métabolisme. C’est de votre responsabilité d’hybrider l’homme technologiquement, mais avec une approche sociale, pour que l’intelligence de la ville soit collaborative et vivante. L’intelligence d’une ville est uniquement celle de ses citoyens, avec la qualité de vie et le bonheur de vivre ensemble ».
Les invitant à devenir des « Social Citizen », il leur a rappelé le risque qu’ils deviennent des « zombies geeks », hyper connectés sur le plan technologique mais déconnectés socialement. « La technologie est un magnifique outil pour échanger, mais le seul moment qui mérite d’être vécu c’est quand vous voyez la personne en face et que vous lui dite bonjour », a-t-il conclu sous les applaudissement d'auditeurs convaincus.
Pour en savoir plus : www.js.univ-nantes.fr
Qui est Carlos Moreno ?
Né en Colombie en 1959, Carlos Moreno est arrivé en France à l’âge de 20 ans. Il est aujourd’hui Professeur des Universités, expert international de la Smart City humaine et Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur. Un parcours exceptionnel que ce scientifique humaniste aime à qualifier de « chemin » et que la passion éclaire de part en part : passion de l’innovation, de la créativité, de l’exploration – mais aussi passion des échanges, des connexions, des liens tissés avec les autres.
Carlos Moreno qui a commencé comme enseignant-chercheur à l’IUT de Cachan / Université Paris Sud, en travaillant au sein du Laboratoire d’Informatique et de Robotique (LIMRO), a tracé son chemin à la croisée de nombreux univers : enseignement, recherche, entreprise, industrie – explorant des disciplines et des domaines variés, convaincu que l’innovation naît de leur interaction.
Carlos Moreno qui a commencé comme enseignant-chercheur à l’IUT de Cachan / Université Paris Sud, en travaillant au sein du Laboratoire d’Informatique et de Robotique (LIMRO), a tracé son chemin à la croisée de nombreux univers : enseignement, recherche, entreprise, industrie – explorant des disciplines et des domaines variés, convaincu que l’innovation naît de leur interaction.