A Issy-les-Moulineaux, les résidents des EHPAD dansent avec les robots


le Mercredi 18 Avril 2018 à 19:52

Mettre des robots pouvant aider les animateurs des établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD) dans leurs taches, l'idée n'est pas nouvelle, notamment à Issy-les-Moulineaux. C'est en 2015 que cette ville du Grand Paris, à la pointe de la technologie, a fait entrer le robot Nao dans ses établissements. Dernièrement, Ephadia, le magazine des dirigeants d'Ephad a fait le point sur l'expérimentation lancée dans deux établissements.


Nao et Zora ont été adoptés sans difficulté par les résidents des maisons de retraite d'Issy-les-Moulineaux (Photo Itstars.co)
Nao et Zora ont été adoptés sans difficulté par les résidents des maisons de retraite d'Issy-les-Moulineaux (Photo Itstars.co)

L'idée de faire entrer des robots dans les établissement pour personnes âgées dépendantes, est née en 2015 de la rencontre du maire de la ville d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, dont ont connait l'investissement dans les technologies de l'information et de la communication, et de la société Aldebaran, une entreprise leader mondial dans la fabrication des robots humanoïdes avec Nao et Pepper, basée à Issy-les-Moulineaux, devenu depuis SoftBank Robotics Europe. Trois ans plus tard, la cité du Grand Paris, qui accueille de grandes entreprises de l'écosystème digital européen et mondial, se monte plutôt satisfaite.

C'est l'Ehpad Lasserre, une structure de 140 chambres individuelles sur trois niveaux, située entre l'Aquaboulevard de Paris et le parc des expositions de la Porte de Versailles, qui a accueilli en premier le petit Nao, un petit robot humanoïde de 50 cm à l'allure espiègle, toujours prompt à répondre aux questions que l'on peut lui poser. De quoi amuser les résidents qui n'ont montré aucune appréhension confie David Jacob à Ephadia : « pour certains il pourrait s'apparenter à un compagnon auquel on peut parler régulièrement, auquel on se confie même. Pour d'autres il s'agit d'un jouet qui ne remplacera pas la chaleur humaine ».

Pour le personnel de l'établissement qui a adopté sans difficulté ce nouveau compagnon, il ne s'agit pas de remplacer un humain. Il s'agit d'un support de travail, un dispositif technologique qui n'a pas vocation a remplacer l'animateur . D'autant qu'un autre dispositif, Zora, logiciel d'assistance personnelle, est implémenté à Nao. Ce logiciel acronyme flamand de « Zorg Ouderen Revalidatie en Animatie  (Soins, revalidation et animation pour les personnes âgées) », permet de mémoriser et répéter des actions, comme le réveil musculaire, la danse et les ateliers musicaux.

« L'adhésion à l'atelier d'éveil musculaire a été immédiate », souligne l'animateur. « La durée des exercices a pu être sensiblement allongée grâce au robot et à la dimension ludique qu'il apporte ».
 

« C'est une véritable valeur ajoutée pour les professionnels »


Le robot Nao – Zora, capable de parler en 19 langues, peut répondre aux personnes âgées sur le temps, donner les nouvelles du jour, indiquer le contenu des repas de la journée mais aussi exécuter une chorégraphie sur une musique que les résidents connaissent bien, est également utilisé avec succès dans les ateliers de musique et de danse.

Le petit Nao n'est pas seulement utilisé pour des ateliers de gym douce ou de danse, un autre établissement, Sainte-Lucie, l'utilise depuis son ouverture, en 2016, pour les résidents atteints de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer. « Dès la première utilisation auprès de nos patients de l'accueil de jour, nous avons senti une véritable émulation, des élans relationnels que nous avons habituellement du mal à percevoir chez-eux »,  explique Brune Dirian-Angeli, psychologue clinicienne et référente du projet robot pour l'Ephad Sainte-Lucie.

Avec Altran, une société spécialisée dans le développement de programmes et de technologies médicales, elle a pu faire évoluer le petit Nao pour qu'il puisse faire fonction de médiateur au cours des ateliers thérapeutiques. L'expérimentation qui permet d'en mesurer la portée thérapeutique a débuté en début d'année 2018 et devrait se terminer à l'automne.

« Nous nous sommes orientés vers un atelier de stimulation cognitive et un atelier de stimulation motrice  en collaboration avec une psychomotricienne », poursuit la psychologue. Des rencontres régulières permettent d'adapter le programme en fonction des observations de terrain.

A ce jour les deux thérapeutes ont testé des exercices d'orientation temporelle, de stimulation de mémoire sémantique et de calcul mental. Mais elles ont constater que Nao était capable de créer une véritable dynamique de groupe. «En ce sens c'est une véritable valeur ajoutée pour les professionnels », poursuit Brune Dirian-Angeli.

Si les thérapeutes se mettent en retrait du robot pour mieux observer les réactions des personnes âgées, elles veulent surtout mesurer in situ le bénéfice de cette expérimentation qui pourra certainement faire évoluer l'accompagnement des personnes en situation de dépendance, sans pour autant remplacer le personnel de soins et d'animation. Les personnes âgées appréhendant bien cette technologie, d'autres Ephad français utilisent les robots Nao-Zora, pour des applications similaires. 






              

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