Alors que ces dernières années ont été marquées par une multiplication des épisodes caniculaires, dont la fréquence est amenée à augmenter, la ressource en eau et sa gestion demeurent plus que jamais au cœur des enjeux pour les collectivités. En effet, malgré le retour d'épisode pluvieux cet hiver, les nappes phréatiques de certains territoires de la France, en particulier les Pyrénées-Orientales, ont toujours du mal à se recharger et sont actuellement en déficit, selon le BRGM. À cela s’ajoute une augmentation du coût de l’eau - passant parfois du simple au double - couplée à des besoins croissants.
C’est dans ce contexte qu’un nouvel objectif de réduction de 10% des prélèvements d’eau d’ici 2025 - dans le cadre du Plan Eau - a été fixé le 12 septembre dernier par le Gouvernement. Décliné en 10 actions, ce nouveau plan a pour première étape de réaliser un état des lieux des consommations d’eau dès le mois de décembre. Cependant, pour y parvenir, il est nécessaire d’accompagner les collectivités en vue d’atteindre la sobriété hydrique dans les prochaines années.
Endiguer le gaspillage grâce à la data
La France fait face à une situation paradoxale. En effet, le territoire dispose de ressources en eau douce abondante avec un capital estimé à près de 208 milliards de m3, qui se renouvelle chaque année grâce aux précipitations et aux fleuves et rivières arrivant des territoires voisins. Pourtant, la France fait davantage face à des épisodes de sécheresse et des problématiques d’approvisionnement. À cela s’ajoute des fuites sur les réseaux d’eau - estimées aujourd’hui à 20% - principalement dues à un réseau vétuste et aux défauts présents dans les canalisations. Par ailleurs, les consommations en eau ont été multipliées par 6 lors du siècle dernier, épousant la courbe exponentielle de la population mondiale. Suivant cette logique, le capital d’eau naturelle s’est tari avec une diminution de 14% selon une récente étude du ministère de la Transition écologique.
Face à ces défis, des solutions digitales ont émergé ces dernières années, se basant sur l’analyse et le croisement de données issus d’objets connectés. Ces outils permettent une meilleure gestion de l’eau en analysant la qualité, le niveau des cours d’eau ainsi que les eaux usées. En outre, les capteurs IoT, des solutions numériques dites « smart water » offrent une gestion connectée des réseaux d’eau pour faire remonter à distance, au moyen d’une connectivité en temps réel, toutes les données nécessaires pour gérer avec efficacité les équipements.
Réinvestir dans les infrastructures
Grâce au traitement de la data, les acteurs publics peuvent analyser la pertinence et l‘efficacité de leur patrimoine compteurs et détecter toutes anomalies sur leurs réseaux - fuite, consommations anormales, erreurs de définition patrimoniale, etc. Une fois ces anomalies réglées, les municipalités peuvent réaliser des audits et définir un programme d’actions ciblé en vue de résorber toute perte. À l’aide des économies réalisées, elles peuvent, par la suite, engager d’importants travaux sur leurs réseaux afin de les moderniser et réduire les pertes.
S’il est évident que nous ne pouvons pas régler les problématiques de pénurie d’eau d’un coup de baguette magique, il n’en reste pas moins que des solutions existent pour améliorer la gestion de l’eau, en évitant toute perte et erreur de facturation. Les récentes mesures prises par le Gouvernement - dans le cadre des plans Eau et France Nation Verte - confirme cette volonté, avec notamment pour objectif de sécuriser l’approvisionnement en eau potable en réduisant les fuites, d’assurer une meilleure performance des réseaux et d’investir dans la recherche et l’innovation sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la gestion de l’eau.
