Les robots, de plus en plus intelligents pourraient engendrer un chômage de masse. Un écrivain américain se pose la question. ( Photo Human box)
Dans son livre « Rise of Robots », véritable best-seller aux USA, Martin Ford rapporte, dans l’un des chapitres, un dialogue imaginaire entre un patron d'industrie automobile et un leader syndicaliste devant une chaîne robotisée. Le patron raille le syndicaliste sur son incapacité à syndiquer des robots, le syndicaliste rétorquant que le patron est incapable de vendre des automobiles aux robots. L'anecdote pourrait porter à sourire, mais elle résume bien le propos général du livre de Ford.
La robotisation est déjà importante sur les chaines de fabrication. Qu’en pensez-vous ?
« Aux Etats-Unis et en Allemagne, les emplois répétitifs sont depuis des années remplacés par des robots. Les seuls emplois qui n’ont pas été remplacés ce sont ceux qui exigeaient une certaine souplesse, de la dextérité ou une perception visuelle, par exemple l’approvisionnement de composants, le déchargement de camions, le déplacement de matières premières… »
« Mais nous voyons arriver des machines plus performantes, capable d’avoir une vraie perception visuelle en trois dimensions et pour des prix abordables pour les entreprises. De plus en plus d’emplois sont concernés et le processus va s’accélérer. L’industrie va continuer dans ce sens avec des chaines de montage où il n’y aura plus besoin d’humains ».
Qu’avez-vous à dire sur la nouvelle génération de robots dans le monde du travail ?
« Il y a une compagnie, ici, dans la Silicon Valley dont le nom est « Industrial Perception » (Perception industrielle) qui se concentre sur le chargement et le déchargement de caisse dans un environnement particulier. Un travail que n’auraient pas pu faire des robots puisqu’il repose sur la vue et un travail dans un environnement à l’éclairage variable. Ces aspects sont très difficiles à prendre en charge par un robot qui ne doit pas empiler les caisses dans le désordre ».
« Ils ont réussi à élaborer un robot très sophistiqué puisqu’il peut déplacer une caisse en une seconde alors qu’il fallait six seconde pour une personne particulièrement efficace. C’est dramatique, mais le robot est plus rapide, il ne va jamais se fatiguer ou se blesser ».
On parle aussi d’un robot pour l’industrie de la restauration rapide ?
« Exactement. C'est une machine capable de préparer 350 à 450 hamburgers de très haute qualité, par heure. Il est capable de choisir les légumes frais et de la viande fraîchement hachée, etc. Et il ne s’agit pas de simples pains congelés comme on trouve dans certains restaurants rapides, mais de vrais bons hamburgers. Une machine compacte, en cours de construction, serait utilisée non seulement dans les restaurants de restauration rapide, mais aussi dans les magasins de proximité, ainsi que dans les distributeurs automatiques ».
La robotisation est déjà importante sur les chaines de fabrication. Qu’en pensez-vous ?
« Aux Etats-Unis et en Allemagne, les emplois répétitifs sont depuis des années remplacés par des robots. Les seuls emplois qui n’ont pas été remplacés ce sont ceux qui exigeaient une certaine souplesse, de la dextérité ou une perception visuelle, par exemple l’approvisionnement de composants, le déchargement de camions, le déplacement de matières premières… »
« Mais nous voyons arriver des machines plus performantes, capable d’avoir une vraie perception visuelle en trois dimensions et pour des prix abordables pour les entreprises. De plus en plus d’emplois sont concernés et le processus va s’accélérer. L’industrie va continuer dans ce sens avec des chaines de montage où il n’y aura plus besoin d’humains ».
Qu’avez-vous à dire sur la nouvelle génération de robots dans le monde du travail ?
« Il y a une compagnie, ici, dans la Silicon Valley dont le nom est « Industrial Perception » (Perception industrielle) qui se concentre sur le chargement et le déchargement de caisse dans un environnement particulier. Un travail que n’auraient pas pu faire des robots puisqu’il repose sur la vue et un travail dans un environnement à l’éclairage variable. Ces aspects sont très difficiles à prendre en charge par un robot qui ne doit pas empiler les caisses dans le désordre ».
« Ils ont réussi à élaborer un robot très sophistiqué puisqu’il peut déplacer une caisse en une seconde alors qu’il fallait six seconde pour une personne particulièrement efficace. C’est dramatique, mais le robot est plus rapide, il ne va jamais se fatiguer ou se blesser ».
On parle aussi d’un robot pour l’industrie de la restauration rapide ?
« Exactement. C'est une machine capable de préparer 350 à 450 hamburgers de très haute qualité, par heure. Il est capable de choisir les légumes frais et de la viande fraîchement hachée, etc. Et il ne s’agit pas de simples pains congelés comme on trouve dans certains restaurants rapides, mais de vrais bons hamburgers. Une machine compacte, en cours de construction, serait utilisée non seulement dans les restaurants de restauration rapide, mais aussi dans les magasins de proximité, ainsi que dans les distributeurs automatiques ».
Vous dites dans votre livre que l’agriculture, la presse et le monde créatifs sont également ou seront impactés ?
« Au Japon, on a construit un robot qui cueille les fraises mures en quelques secondes, tout au long de la journée et même la nuit. L’agriculture est le secteur qui au fil des ans a été le plus touché par la technologie et notamment les technologies mécaniques. Et ça ne va pas s’arrêter, certains secteurs de l’agriculture sont déjà entièrement automatisés ».
« Dans le domaine de l’information un automate est capable d’examiner les données brutes qui lui sont envoyées par une source et des traduire en véritable récit. C’est un système très complexe qui ne se contente pas remplir des formulaires, il a la capacité d'analyser finement les données et de déterminer quels sont les points les plus importants ou les plus intéressants, pour élaborer un ou plusieurs récits très convaincants, variant selon la ligne éditoriale des sites web avec lesquels il travaille ».
« Le magazine économique Forbes travaille déjà sur le sujet ainsi que d’autres journaux. Pour l’instant le travail concerne les sujets plus formels, comme le sport et les rapports financiers des entreprises ».
« À l'heure actuelle, ce sont les emplois routiniers, répétitifs ou prévisibles qui sont touchés. Mais ça pourrait changer dans les domaines demandant de la créativité. Des ordinateurs sont aujourd’hui capables de générer une symphonie musicale, ou encore de créer de véritables œuvres d’art originales à partir de rien »
Dans son ouvrage, Martin Ford révèle comment la technologie est en train de saper les fondements de notre économie, jusqu’à précariser la classe moyenne, pilier de notre modèle économique et de la croissance. Prenant en compte les progrès technologiques inéluctable, à l’aide de nombreux cas, il pose la question sur les mesures à prendre, évoquant même un salaire universel, (vu par les libéraux américains …), afin de privilégier l’espèce humaine et enrayer le chômage de masse. Il va même jusqu'à imaginer qu’il serait peut-être nécessaire de stopper la technologie avant qu’il ne soit trop tard.
L'avènement des machines - Robots et intelligence artificielle : la menace d'un avenir sans emploi, par Martin Ford (Editions Fyp, 351 pages, 22 euros) Voir chez l’éditeur
Source NPR
« Au Japon, on a construit un robot qui cueille les fraises mures en quelques secondes, tout au long de la journée et même la nuit. L’agriculture est le secteur qui au fil des ans a été le plus touché par la technologie et notamment les technologies mécaniques. Et ça ne va pas s’arrêter, certains secteurs de l’agriculture sont déjà entièrement automatisés ».
« Dans le domaine de l’information un automate est capable d’examiner les données brutes qui lui sont envoyées par une source et des traduire en véritable récit. C’est un système très complexe qui ne se contente pas remplir des formulaires, il a la capacité d'analyser finement les données et de déterminer quels sont les points les plus importants ou les plus intéressants, pour élaborer un ou plusieurs récits très convaincants, variant selon la ligne éditoriale des sites web avec lesquels il travaille ».
« Le magazine économique Forbes travaille déjà sur le sujet ainsi que d’autres journaux. Pour l’instant le travail concerne les sujets plus formels, comme le sport et les rapports financiers des entreprises ».
« À l'heure actuelle, ce sont les emplois routiniers, répétitifs ou prévisibles qui sont touchés. Mais ça pourrait changer dans les domaines demandant de la créativité. Des ordinateurs sont aujourd’hui capables de générer une symphonie musicale, ou encore de créer de véritables œuvres d’art originales à partir de rien »
Dans son ouvrage, Martin Ford révèle comment la technologie est en train de saper les fondements de notre économie, jusqu’à précariser la classe moyenne, pilier de notre modèle économique et de la croissance. Prenant en compte les progrès technologiques inéluctable, à l’aide de nombreux cas, il pose la question sur les mesures à prendre, évoquant même un salaire universel, (vu par les libéraux américains …), afin de privilégier l’espèce humaine et enrayer le chômage de masse. Il va même jusqu'à imaginer qu’il serait peut-être nécessaire de stopper la technologie avant qu’il ne soit trop tard.
L'avènement des machines - Robots et intelligence artificielle : la menace d'un avenir sans emploi, par Martin Ford (Editions Fyp, 351 pages, 22 euros) Voir chez l’éditeur
Source NPR