De plus en plus de citadins privilégient des villes qui prennent en compte la notion de développement durable. C'est le cas de Dusseldorf (Allemagne) où le vélo est de plus en plus utilisé par les urbains. (photo Adobe Stock)
Les résultats de l’enquête lancée par le « Capgemini Research Institute » auprès de 10 000 citoyens dont 300 gestionnaires, dans 58 villes et 10 pays, dévoilés récemment, sont sans appel : près de la moitié des citadins sont mécontents de l’aménagement actuel de leur ville et seraient prêts à s’installer dans une ville vraiment engagée dans un programme de transition écologique et numérique. « L’urbanisme durable fait désormais partie des considérations des citadins. 42% se déclarent même prêts à quitter leur ville dans un avenir proches en raison de préoccupations liées à la pollution », précise le rapport.
Pour maintenir leur population, les gestionnaires des villes et métropole devront donc faire en sorte que leur croissance économique s'inscrive dans une démarche intégrant les contraintes liées à l'environnement et au fonctionnement de la société, définition même du développement durable.
Pour son étude Capgemini a repris la définition de la Smart City de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe : « Une ville intelligente et durable est une ville novatrice qui utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) et d’autres moyens pour améliorer la qualité de vie, l’efficacité de la gestion et des services urbains ainsi que la compétitivité tout en respectant les besoins des générations actuelles et futures dans les domaines économique, social, environnemental et culturel ».
Dans le cadre de cette définition, le rapport établi par la société française de conseil des services informatiques et de la transformation digitale précise que du côté des gestionnaires de ville, un sur dix estime que la mise en œuvre d’une vision de Smart City pour sa municipalité est à un stade avancé, alors que moins d’un quart d’entre eux (22% environ) a commencé à déployer des initiatives de Smart City. Résultat intéressant quand de nombreux observateurs estiment que les deux tiers de la population pourraient vivre dans une ville d’ici 2050. Mais cette population est désormais plus exigeante, souhaitant vivre dans un cadre agréable et non pollué. Un défi que les élus locaux et leurs aménageurs devront prendre en compte pour accélérer leur transition écologique et numérique.
Selon le rapport, la mise en place d’un programme de développement durable par leur ville représente un enjeu de plus en plus important aux yeux des citadins : la pollution (42%) et le manque d’initiatives durables (36%) sont des préoccupations majeures, qui pourraient les motiver à quitter leur ville et à choisir celle qui correspond le mieux à leurs aspirations.
Choix d’autant plus difficile que, comme le précise le rapport : au cours des trois dernières années, 42% des responsables de villes ont déclaré que les initiatives durables sont à la traîne, et 41% affirment que l’absence de programme de développement durable dans les 5 à 10 prochaines années est l’une des cinq principales conséquences de la non-adoption des technologies digitales.
Si 73% des personnes interrogées plébiscitent l’amélioration de la qualité de l’air, bénéfique pour leur santé, ce pourcentage chute à 56% parmi les citadins n’ayant pas recours à des services urbains engagés dans une vraie démarche dite de Smart City. Mais plus d’un tiers des citadins (36%) se disent prêts à payer pour vivre dans une ville intelligente « et seraient disposés à payer plus pour des services digitaux enrichis ». Ce chiffre est supérieur chez les plus jeunes et les plus aisés
Le frein aux initiatives de Smart City comme le précise le rapport sont surtout les modes de gestion des données et les financements. Certaines villes, et notamment en France, ont de plus en plus de difficulté à financer leurs investissements et leur fonctionnement. Certaines sont au bord de la rupture, d'autant que la plupart des élus qui les gèrent se sont engagés dans une démarche de stabilisation ou de réduction des charges fiscales à l'égard des habitants et des entreprises.
63% des citadins interrogés à travers le monde estiment que la confidentialité de leurs données personnelles prime sur l’accès à des services urbains de premier ordre, précise le rapport. Par ailleurs, près de 70% des responsables de ville expliquent que le financement de leur budget est un défi majeur, et 68% d’entre eux déclarent qu’ils peinent à construire les plateformes numériques nécessaires pour déployer et rendre accessibles les initiatives de Smart City.
« Lorsqu’on envisage de mettre en œuvre une initiative de Smart City, il est conseillé de commencer par des projets limités à une petite échelle, pouvant être testés avant d’être déployés, et ce, afin d’être en mesure de démontrer leur impact et leur viabilité économique pour obtenir les financements nécessaire », précise Matthias Wieckmann, responsable de la stratégie digitale pour la ville de Hambourg. « Pour les premières phases de leur projet, des solutions plus petites permettront aux responsables de villes d’avancer plus rapidement, ce qui ne serait pas le cas avec le lancement d’emblée de projets d’ensemble ».
Alors que le monde entier lutte contre la pandémie de Covid-19, 68% des responsables de villes déclarent que les initiatives digitales, telles que les applications connectant les usagers aux infrastructures sanitaires ou facilitant le suivi des patients à distance, les aident à gérer la crise actuelle. Les Smart Cities peuvent contribuer à une meilleure gestion des pandémies. C’est le cas de la ville de Bangalore en Inde qui a transformé son centre de contrôle en « cellule de crise » pour faire le suivi des patients et élaborer des plans de confinement à l’aide de technologies de cartes thermiques.
Pour accélérer la mise en œuvre d’une Smart City, une collaboration étroite entre les principales parties prenantes est nécessaire, le déploiement et le financement de projets innovants ne suffisent pas en soi pour estimer qu’une ville est engagée dans une démarche de Smart City. Cette démarche doit s’établir, selon Capgemini, entre toutes les parties prenantes du projet et notamment les responsables de villes, les startups, les universités et les entreprises de capital risque, en collaboration avec les usagers.
Le rapport conclut sur trois recommandations :
Pour maintenir leur population, les gestionnaires des villes et métropole devront donc faire en sorte que leur croissance économique s'inscrive dans une démarche intégrant les contraintes liées à l'environnement et au fonctionnement de la société, définition même du développement durable.
Pour son étude Capgemini a repris la définition de la Smart City de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe : « Une ville intelligente et durable est une ville novatrice qui utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) et d’autres moyens pour améliorer la qualité de vie, l’efficacité de la gestion et des services urbains ainsi que la compétitivité tout en respectant les besoins des générations actuelles et futures dans les domaines économique, social, environnemental et culturel ».
Dans le cadre de cette définition, le rapport établi par la société française de conseil des services informatiques et de la transformation digitale précise que du côté des gestionnaires de ville, un sur dix estime que la mise en œuvre d’une vision de Smart City pour sa municipalité est à un stade avancé, alors que moins d’un quart d’entre eux (22% environ) a commencé à déployer des initiatives de Smart City. Résultat intéressant quand de nombreux observateurs estiment que les deux tiers de la population pourraient vivre dans une ville d’ici 2050. Mais cette population est désormais plus exigeante, souhaitant vivre dans un cadre agréable et non pollué. Un défi que les élus locaux et leurs aménageurs devront prendre en compte pour accélérer leur transition écologique et numérique.
Selon le rapport, la mise en place d’un programme de développement durable par leur ville représente un enjeu de plus en plus important aux yeux des citadins : la pollution (42%) et le manque d’initiatives durables (36%) sont des préoccupations majeures, qui pourraient les motiver à quitter leur ville et à choisir celle qui correspond le mieux à leurs aspirations.
Choix d’autant plus difficile que, comme le précise le rapport : au cours des trois dernières années, 42% des responsables de villes ont déclaré que les initiatives durables sont à la traîne, et 41% affirment que l’absence de programme de développement durable dans les 5 à 10 prochaines années est l’une des cinq principales conséquences de la non-adoption des technologies digitales.
« Lorsqu’on envisage de mettre en œuvre une initiative de Smart City, il est conseillé de commencer par des projets limités à une petite échelle »
Si 73% des personnes interrogées plébiscitent l’amélioration de la qualité de l’air, bénéfique pour leur santé, ce pourcentage chute à 56% parmi les citadins n’ayant pas recours à des services urbains engagés dans une vraie démarche dite de Smart City. Mais plus d’un tiers des citadins (36%) se disent prêts à payer pour vivre dans une ville intelligente « et seraient disposés à payer plus pour des services digitaux enrichis ». Ce chiffre est supérieur chez les plus jeunes et les plus aisés
Le frein aux initiatives de Smart City comme le précise le rapport sont surtout les modes de gestion des données et les financements. Certaines villes, et notamment en France, ont de plus en plus de difficulté à financer leurs investissements et leur fonctionnement. Certaines sont au bord de la rupture, d'autant que la plupart des élus qui les gèrent se sont engagés dans une démarche de stabilisation ou de réduction des charges fiscales à l'égard des habitants et des entreprises.
63% des citadins interrogés à travers le monde estiment que la confidentialité de leurs données personnelles prime sur l’accès à des services urbains de premier ordre, précise le rapport. Par ailleurs, près de 70% des responsables de ville expliquent que le financement de leur budget est un défi majeur, et 68% d’entre eux déclarent qu’ils peinent à construire les plateformes numériques nécessaires pour déployer et rendre accessibles les initiatives de Smart City.
« Lorsqu’on envisage de mettre en œuvre une initiative de Smart City, il est conseillé de commencer par des projets limités à une petite échelle, pouvant être testés avant d’être déployés, et ce, afin d’être en mesure de démontrer leur impact et leur viabilité économique pour obtenir les financements nécessaire », précise Matthias Wieckmann, responsable de la stratégie digitale pour la ville de Hambourg. « Pour les premières phases de leur projet, des solutions plus petites permettront aux responsables de villes d’avancer plus rapidement, ce qui ne serait pas le cas avec le lancement d’emblée de projets d’ensemble ».
Alors que le monde entier lutte contre la pandémie de Covid-19, 68% des responsables de villes déclarent que les initiatives digitales, telles que les applications connectant les usagers aux infrastructures sanitaires ou facilitant le suivi des patients à distance, les aident à gérer la crise actuelle. Les Smart Cities peuvent contribuer à une meilleure gestion des pandémies. C’est le cas de la ville de Bangalore en Inde qui a transformé son centre de contrôle en « cellule de crise » pour faire le suivi des patients et élaborer des plans de confinement à l’aide de technologies de cartes thermiques.
Pour accélérer la mise en œuvre d’une Smart City, une collaboration étroite entre les principales parties prenantes est nécessaire, le déploiement et le financement de projets innovants ne suffisent pas en soi pour estimer qu’une ville est engagée dans une démarche de Smart City. Cette démarche doit s’établir, selon Capgemini, entre toutes les parties prenantes du projet et notamment les responsables de villes, les startups, les universités et les entreprises de capital risque, en collaboration avec les usagers.
Le rapport conclut sur trois recommandations :
- Développer une vision de Smart City avec la durabilité et la résilience comme pierre angulaire.
- Permettre aux responsables de ville d’endosser le rôle d’entrepreneurs et, dans le même temps, garantir la protection des données afin d’instaurer la confiance.
- Bâtir une culture de l’innovation et de la collaboration avec les citadins au sein de l’écosystème de la ville.