Pour les bretons l’autonomie n'est pas un vain mot. La preuve par l'exemple à Langouët, un petit village d’Ille-et-Vilaine, en Région Bretagne, qui s’affiche comme une référence en matière de développement durable en quasi indépendance énergétique et alimentaire. Au point que le monde entier le regarde à la loupe, ses initiatives intéressant de plus en plus de communes et pas forcément de la même taille. « Plus de 1000 élus ont déjà été accueillis sur place. Ces derniers s’inspirent de nos aménagements, de la gestion de l’eau et de l’énergie, de l’écostruction tout en restant accessible à la propriété. Ces réalisations ont influencé beaucoup de communes à l’échelon national et international », commente Mikael Laurent, chargé du développement chez Bruded, un réseau d'échange d'expérience de développement local durable entre collectivités qui a son siège à Langouët.
C’est Daniel Cuff, un écolo de la première heure, maire depuis 1999, qui a donné l’impulsion. Ses concitoyens ont suivi, l’édile s’appuyant sur eux pour mener à bien les projets, y compris dans les financements. Et ensemble ils n’ont pas attendu que l’Etat commence à parler de transition écologique pour se mettre au travail. En vingt ans ils ont fait construire des logements sociaux passifs, c’est-à-dire sans système de chauffage actif, mis en œuvre des jardins potagers, dont certains en permaculture, ouvert un café participatif, une centrale solaire, des activités sociales et solidaires et même une voiture électrique en autopartage ainsi qu'une cantine scolaire 100% bio et locale, depuis 2004. Une véritable performance qui passe par une véritable démarche de démocratie participative.
Alors que bon nombre d’élus affirment ne pas pouvoir aménager leur commune du fait de la baisse des aides financières de l’Etat, le maire a lancé l’an dernier un emprunt auprès de ses concitoyens, pour la création d’un jardin partagé pour la formation à la permaculture. Les 25 000 € dont le village avait besoin ont été trouvé en deux jours. L’année précédente la municipalité avant déjà emprunté 45 000 € au taux attractif de 2% sur 6 ans. Mieux qu’un livret d’épargne, d'autant que les habitants qui investissent dans cette économie réelle, voient où passe leur argent.
Dès lors, pourquoi aller chercher loin ce qu’on pourrait faire sur place ? « Cela veut dire que tout ce qu’on peut produire localement et consommer localement, il faut essayer de le faire », assure le maire, plutôt ravi du fonctionnement de sa commune. L'objectif de cet espace de formation à la permaculture c’est aussi de créer du lien intergénérationnel et de transmettre des savoirs. « Les anciens pourront enseigner leurs méthodes de culture aux nouveaux arrivants », souligne Daniel Cuff
Créer du lien social, partager les projets, c’est ce qui motive le maire et son équipe. Les habitants ne sont pas en reste et s'inscrivent bien volontiers dans cette démarche collective. « Je voulais participer au développement de la commune et investir dans la mise en œuvre des nombreuses idées issues des ateliers citoyens », indique Hélène une habitante qui a investi 2 000 euros dans le projet municipal.
C’est Daniel Cuff, un écolo de la première heure, maire depuis 1999, qui a donné l’impulsion. Ses concitoyens ont suivi, l’édile s’appuyant sur eux pour mener à bien les projets, y compris dans les financements. Et ensemble ils n’ont pas attendu que l’Etat commence à parler de transition écologique pour se mettre au travail. En vingt ans ils ont fait construire des logements sociaux passifs, c’est-à-dire sans système de chauffage actif, mis en œuvre des jardins potagers, dont certains en permaculture, ouvert un café participatif, une centrale solaire, des activités sociales et solidaires et même une voiture électrique en autopartage ainsi qu'une cantine scolaire 100% bio et locale, depuis 2004. Une véritable performance qui passe par une véritable démarche de démocratie participative.
Alors que bon nombre d’élus affirment ne pas pouvoir aménager leur commune du fait de la baisse des aides financières de l’Etat, le maire a lancé l’an dernier un emprunt auprès de ses concitoyens, pour la création d’un jardin partagé pour la formation à la permaculture. Les 25 000 € dont le village avait besoin ont été trouvé en deux jours. L’année précédente la municipalité avant déjà emprunté 45 000 € au taux attractif de 2% sur 6 ans. Mieux qu’un livret d’épargne, d'autant que les habitants qui investissent dans cette économie réelle, voient où passe leur argent.
Dès lors, pourquoi aller chercher loin ce qu’on pourrait faire sur place ? « Cela veut dire que tout ce qu’on peut produire localement et consommer localement, il faut essayer de le faire », assure le maire, plutôt ravi du fonctionnement de sa commune. L'objectif de cet espace de formation à la permaculture c’est aussi de créer du lien intergénérationnel et de transmettre des savoirs. « Les anciens pourront enseigner leurs méthodes de culture aux nouveaux arrivants », souligne Daniel Cuff
Créer du lien social, partager les projets, c’est ce qui motive le maire et son équipe. Les habitants ne sont pas en reste et s'inscrivent bien volontiers dans cette démarche collective. « Je voulais participer au développement de la commune et investir dans la mise en œuvre des nombreuses idées issues des ateliers citoyens », indique Hélène une habitante qui a investi 2 000 euros dans le projet municipal.
Avoir la fibre écologique : le prérequis pour s'installer à Langouët
La commune qui s’est engagée très tôt dans la construction de logements sociaux, compte deux hameaux d’une quinzaine de maisons en bois à énergie passive, équipées de panneaux solaires. « Notre objectif est toujours de faire de l'écologie sociale », explique le maire. « La commune achète des terres qu'elle viabilise et revend à bas prix pour que le logement construit de manière durable reste à un prix abordable ». Bien sûr tous les habitants ont la fibre écologique et la démarche impulsée par la municipalité leur sied. Et comme pour le reste, chacun finance et donne de son temps, pour réduire les coûts. Ça passe par les Compagnons Bâtisseurs, une association solidaire qui regroupe des salariés, bénévoles et habitants pour monter des maisons performantes sur le plan énergétique en moins d'une semaine. Grâce à l'introduction dans la chaine d'une entreprise locale qui les préfabrique en respectant les critères écologiques, sans augmentation de l'empreinte carbone.
Les habitants ont même relancé « la Cambuse », le café du village et dernier commerce, pour en faire un lieu de convivialité et d’échange sur les projets de Langouët. On peut y acheter son pain, le « painbuse », des viennoiseries et tous les composants du petit déjeuner, à prix coutant. Le lieu est également utilisé pour des concerts et des pièces de théâtre. Mieux que le Conseil municipal, c’est également le lieu où se prennent les grandes décisions, dont celle d’être autonome sur le plan alimentaire et énergétique.
L’an dernier élus et habitants ont décidé de se lancer dans la construction de maisons expérimentales dites « triple zéro » (zéro énergie, zéro carbone, zéro déchets). Conçue par un laboratoire de recherche cette maison baptisée « BioClim House », devrait être achevée en mars. Cette nouvelle construction bioclimatique qui en appellera certainement d’autres, sera dotée d’une serre en guise de toiture pour y installer un potager tout en produisant de l’énergie. « Notre ambition est de lier habitat écologique et production alimentaire avec la permaculture pour que chacun, quels que soient ses moyens, puisse subvenir à ses besoins alimentaires avec des produits sains », poursuit le maire.
Le concept est alléchant et commence à attirer tous les écolos de la planète. Des américains désireux de venir vivre en France ont même fait une demande pour habiter dans ce petit coin de Bretagne, à l’ombre des chênes séculaires. « Tous ceux qui voudront acheter ou louer sur Langoüet seront choisis en fonction de leur envie ou non d’adhérer à notre projet », prévient le maire qui ne veut pas voir arriver des nouveaux habitants qui pourraient profiter de la situation sans vouloir s'investir collectivement.