La Smart City doit elle se penser par les usages ?


le Lundi 29 Juin 2020 à 10:46

Chef de projet du SIIViM (Sommet International de l'Innovation en Villes Médianes), dont la seconde édition se tiendra à la maison des sports de Nevers, les 8, 9 et 10 octobre prochains, Jérémie Nestel est aussi le Directeur du territoire intelligent et de l’innovation de la Ville de Nevers. Très engagé, il nous délivre sa vision de la Smart City et présente l’événement dont il assure le pilotage.


Jérémie Nestel en médaillon, devant l'inauguration du SIIViM de Nevers, avec le secrétaire d'Etat au Numérique de l'an dernier : Mounir Mahjoubi (Photo Nevers Agglo)
Jérémie Nestel en médaillon, devant l'inauguration du SIIViM de Nevers, avec le secrétaire d'Etat au Numérique de l'an dernier : Mounir Mahjoubi (Photo Nevers Agglo)
Maintenant quand on navigue sur le site internet d'une collectivité territoriale, on vit « une expérience » citoyenne numérique. Le service public en mode designer tend à se penser en mode Steve Jobs (cofondateur d’Apple – NDLR ) sauf que le design des applications numériques est loin de l'intégration réussie du premier iPhone », explique Jérémie Nestel, cheville ouvrière du SIIViM de Nevers, que nous avions rencontré lors du dernier CES de Las Vegas, en compagnie du maire et président de Nevers Agglo, Denis THURIOT, réélu lors du premier tour des municipales 2020.
 
Celui qui fut Directeur de Territoire à la mairie d’Argenteuil, en région Parisienne, puis Directeur de la « Silicon Banlieue », toujours dans la même collectivité, est depuis 4 ans chargé des innovations numériques de l’Agglomération de Nevers, dans la Nièvre. En matière d’utilisation du numérique à l’usage des citoyens, il a des arguments plutôt percutants sur l’utilisation des applications numériques par les collectivités territoriales. 
 
« Quand on regarde toutes les Apps censées simplifier la vie des citoyens du tri des déchets, à sa carte transport, à son parcours touristique... Aucune ne sont interopérables entre elles, les données quand on peut les récupérer sont peu exploitables et multiplient les interfaces numériques pour les citoyens d'un même territoire », poursuit Jérémie Nestel. « Chaque maire adjoint a son application du cimetière connecté au prêt de livre du futur, le service public se morcelle en silo, et les expériences UX préparent à mon sens la privatisation du service public, incapable de se penser en globalité ». 
 
Pour le directeur de l’innovation de l’agglomération de Nevers « Il est temps de réfléchir aux territoires intelligents en privilégiant les stratégies d'intégration et de valeur du service public ».
 
Convaincu que le « Steve Jobs de la Smart City » n’existe pas encore, il estime « qu’il n'y a pas de futurologue des usages du futur ». Et il enfonce le clou en affirmant « qu’il est plus important de réfléchir à la stratégie d'intégration des services qu'à des usages désignés en silo ». Voilà qui est dit et qui augure d’un prochain SIIViM capable de repositionner les décisions des collectivités en matière de mise en œuvre d’outils numériques dans leur collectivité. 

Le SIIVIM, rendez-vous des actions innovantes des agglomération de taille moyenne.

Lancé conjointement, l’an dernier, au Canada dans la ville de Shawinigan (Québec), le Sommet international de l’Innovation en villes médianes  (SIIViM), est une démarche qui doit permettre « de repenser la Ville et de faire des territoires le fer de lance de l’innovation pour que toutes et tous ressortent gagnant.es des avancées technologiques », déclarait le maire-président lors du CES de Las Vegas.  


L’objectif de ce salon qui permet aux visiteurs, principalement des élus et gestionnaires de collectivité, mais pas que, de prendre connaissance, dans un décor immersif de 1000 m2, de tout ce que les entreprises spécialisées proposent en matière de technologie, est démontrer que les villes médianes, celles qui se situent entre les grandes métropoles et les territoires ruraux, peuvent aussi s’investir dans une démarche de territoire intelligent. 
 
Pour le maire-président, comme pour Jérémie Nestel, il s’agit de « faire en sorte que la ville intelligente soit avant tout pensée dans une démarche de service public, pour les citoyens et pas contre eux ».
 
Les visiteurs du SIIViM peuvent en profiter pour expérimenter de nouvelles relations de distribution entre producteurs locaux et consommateurs selon le principe des circuits courts, promouvoir des tiers lieux permettant de travailler différemment, accompagner les preuves par concept de startups permettant d’appréhender différemment les services et l’espace public.
 
C’est aussi un temps fort auquel participe une trentaine de conférenciers, dont des canadiens, acteurs de l’écosystème du numérique et de la ville intelligente. Un moyen de s’informer sur ce que l’on peut faire pour agir dans le sens d’une ville inclusive, innovante et dans laquelle il fait bon vivre. Une ville dans laquelle la technologie n’est pas une fin en soi, mais un outil au service des citoyens qui leur permet, après en avoir validé l’utilisation avec eux, de faciliter leur quotidien. 





              


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