Économie : continuer à consommer local pour sauver les entreprises et commerces français


le Lundi 20 Avril 2020 à 09:22

Alors que la courbe des personnes touchées par le Covid-19, commence à s’infléchir et que le confinement total est repoussé au 11 mai prochain voire plus pour certains, les chefs d’entreprises commencent à s’interroger. Ceux qui étaient en difficultés avant la crise sanitaire seront vraisemblablement contraints de baisser le rideau et ceux qui resteront auront toutes les peines du monde à remonter la pente. Des voix commencent à s’élever pour faire appel à l’unité nationale pour sauvegarder les entreprises et les commerces français. Un acte de citoyenneté...


Les petits marchés de centre-ville des lieux où l'on peut acheter des produits locaux
Les petits marchés de centre-ville des lieux où l'on peut acheter des produits locaux
Pas besoin d’être un expert en économie pour savoir qu’après deux mois de fermeture totale, nos entreprises, quelle que soit leur taille, seront en difficulté. Et ce ne sont pas les aides de l’État, dont on se demande qui va payer l’addition, qui vont vraiment les aider. Si ces dernières ne remettent pas en cause les décisions gouvernementales permettant d’enrayer la propagation de la maladie, elles s’interrogent sur l’après crise sanitaire. Comment se relever d’une interruption d’activité aussi longue ?
 
Certaines ont pu poursuivre, à minima, en plaçant leurs salariés en télétravail, alors qu’elles n’y étaient pas préparées.  D’autres envisages de poursuivre leur activité pendant la période estivale, alors que d’ordinaire elles fermaient la porte. Mais est-ce suffisant pour se relever ? D’autant que certaines sont dans l’incertitude quant à la date de reprise de leur activité. C'est le cas notamment des petits commerces de centre-ville. Et que dire des organisateurs de grands événements, lesquels contribuent également à faire fonctionner l’économie locale et qui ne pourront pas reprendre leur activé avant l’année prochaine. Le coronavirus à tué des citoyens et par effet collatéral il va mettre des entreprises sur la paille et des salariés sur le carreau. Il n’a donc pas fini de faire parler de lui, même si, comme le prédisent certains scientifiques, il pourrait s’éteindre, au cours de la période estivale.
 
Le jour d’après que tout le monde a désormais sur les lèvres, tout en le redoutant, sera difficile, très difficile, même pour les plus optimistes.  Et ce ne sont pas les mouvements de grève que les syndicats de salariés promettent qui permettront de trouver la solution aux problèmes financiers de certaines entreprises. Il va donc falloir se serrer les coudes et plus que d’offrir des aides substantielles et des reports de charge, le plus souvent insuffisants, appeler chacun à sauver les entreprises et commerces français. C'est même un acte citoyen.
 
Certes il ne faut donc pas voir que le côté négatif des choses. Depuis le début de la crise, les citoyens français ont réappris à acheter local, sur les marchés délocalisés parfois chez des commerçants fermés, à la ferme ou chez des échoppes de proximité. Ils ont peut-être compris qu’il fallait mettre fin à cette mondialisation exacerbée qui permettait de manger fruits et légumes en toute saison, sans penser que cette méthode mettait à mal notre agriculture et notre environnement. Espérons qu’il en sera de même pour les vêtements et bien autres produits, pour peu que les entreprises qui les assemblent relocalisent leur production. Selon un récent sondage Odoxa-Comfluence  pour Les Echos, 9 français sur 10 seraient favorables à une relocalisation des entreprises françaises. Mais sont-ils prêts pour autant à en payer le prix ?  Pourtant qu’on le veuille ou non chaque citoyen devra contribuer à l’effort national, l’État ne va pas sortir d’un chapeau, les aides promises aux entreprises. 
 
« Pour la majeure partie d'entre eux il faudra des mois et sûrement plus pour revenir à un niveau normal d'activité »

 Certains élus, à l’exemple de Stella Dupont, député LREM du Maine-et-Loire, qui constate que « les supermarchés, mais surtout les plateformes de commerce en ligne, dégagent des marges exceptionnelles compte tenu de la fermeture de nombreux commerces », proposent de mettre en place une « solidarité économique ». Pour cela elle a rédigé un amendement législatif qui « demande une analyse objective des marges réalisées pendant le confinement, afin d’instaurer une contribution ponctuelle sur ces marges exceptionnelles et affecter le produit au soutien des petits commerces ». 
 
Propos équivalent de la part de Christian Guille, gérant du Petit Futé Angers pendant 30 ans et aujourd’hui en retrait suite à des problèmes de santé, qui appelle à la « reconstruction nationale » pour sauver les petits commerces qu’il connait bien et qu’il sait en réelle difficulté. Ce dernier incite tous les consommateurs, « à rester au maximum sur le territoire français durant la période estivale et jusqu'à la saison 2021, de consommer au plus près de chez eux, et pour ceux qui le peuvent ou qui le souhaitent, de passer leurs « vacances » sur le sol Français, Dom Tom compris, en villégiaturant dans tous les types hébergements possibles, campings y compris ».
 
Il rappelle que plus d'un million d'emplois directs sont concernés par le seul secteur d'activité qu’est l’hôtellerie-restauration, lequel n’ouvrira pas à priori avant la période estivale 2020, chiffre auquel il faut ajouter tous les emplois indirects (production alimentaire, boissons, viticulture, services à ces entreprises, fournitures satellites à leur fonctionnement, transports, comptabilité, enregistrements administratifs...) « Pour la majeure partie d'entre eux il faudra des mois et sûrement plus pour revenir à un niveau normal d'activité », poursuit l’entrepreneur angevin. 
 
Et de rappeler à juste titre que « l'endettement de la France, va être démultiplié à cause de cette crise sans précédent, et ne sera remboursé que par le fruit du travail et l'impôt ».
 
Il appelle donc chacun « à consommer au bas de chez soi, aller au restaurant de son quartier ou de sa rue, réserver un hôtel pour une nuit dans le département voisin ou pourquoi pas du sien, visiter sa région… » pour sauvegarder l’économie locale. « Peut-être que si beaucoup pratiquent cette solidarité de proximité durant les mois à venir, des emplois et des entreprises seront sauvés », conclut Christian Guille. 
 
Cette crise sanitaire sans précédent que nous traversons, à l’heure où les réseaux de télécommunication nous permettent d’acheter partout dans le monde, sans se préoccuper des petits commerçants de notre quartier, permettra peut-être de faire prendre conscience à ceux qui n'y trouvaient que des avantages personnels. A la sortie de ce confinement, incontournable pour faire éradiquer tant faire se peux la pandémie, il appartiendra à chacun de revenir dans le jeu collectif. Aux consommateurs de continuer à acheter à coté de chez-eux, a refuser les produits qui ne sont pas de saison ou sont fabriqués par des salariés mal traités à l'autre bout du monde et aux petites entreprises et commerçant de mettre en œuvre les solutions qui permettront aux clients de retrouver le chemin des échoppes de quartier et ainsi sauver des emplois, ceux de nos proches, voisins et amis. 





              

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