A la conquête de l’intelligence
La Confluence, à Lyon, un quartier qui sert de référence en matière de Smart City (photo Adobe Stock)
Utilisé et souvent perçu comme un buzzword, le concept de Smart City a parfois poussé les villes à investir dans des technologies sans impact tangible sur la gestion urbaine ou la qualité de vie des citadins. Dépassant une vision « tech » tournée vers le digital, le tampon «smart» est aujourd’hui malheureusement souvent utilisé à tort et à travers. Des dizaines de classements sont même apparus pour récompenser tous types d’initiatives « Smart City » lancées par les grandes villes mondiales et autres capitales économiques. Du IMD Smart City Index au Smart City Award de l’Unesco, les critères de sélection sont tellement variés que le concept en devient encore plus difficile à appréhender. Face à l’urbanisation des villes, la tournure de ce mouvement devient de plus en plus abstraite tandis que les enjeux sont de plus en plus nombreux.
Être une ville intelligente, ce n'est pas de développer des applications à la volée, mais bien de penser durablement son évolution, au service du citoyen, et d’actionner cette évolution grâce à la technologie et à l’analyse des données. Repenser la ville pour remettre le citoyen au centre est un enjeu plus que jamais d'actualité et pour lequel une approche novatrice est devenue indispensable.
Être une ville intelligente, ce n'est pas de développer des applications à la volée, mais bien de penser durablement son évolution, au service du citoyen, et d’actionner cette évolution grâce à la technologie et à l’analyse des données. Repenser la ville pour remettre le citoyen au centre est un enjeu plus que jamais d'actualité et pour lequel une approche novatrice est devenue indispensable.
Le Deep Learning au service de la ville et des citadins
Derrière des projets phares et fantasmés comme la ville Google de Toronto, les Super Trees de Singapour générant de l’énergie solaire, ou le quartier de Kalasatama à Helsinki se présentant comme un espace d’expérimentation urbaine, se cache une idée centrale. Celle de l’apprentissage des données et des technologies.
Aujourd’hui, les villes doivent encore tester, tâtonner (voire échouer), avant de réussir à mieux utiliser les technologies. Comme les humains, les intelligences artificielles suivent un apprentissage constant. De la même manière, rendre une ville plus résistante face aux crises, grâce aux données, nécessite un apprentissage profond, et un changement de paradigme. Au croisement d’une Learning City et du Deep Learning, pour faire émerger le concept d’une ville pilotée par les data et les innovations technologiques, avec une réelle posture d’apprentissage. Une Deep Learning City.
Encore un anglicisme marketing ? Au contraire, cette fusion conceptuelle permet aux villes d’exploiter les performances des innovations technologiques. Notamment grâce aux remontées d’information qui en résultent pour optimiser le fonctionnement de leurs territoires. L’enjeu est de taille car parmi les élus, peu sont data scientists ou experts en deep learning. C’est aussi l’opportunité de nouer un dialogue sincère entre municipalité et habitants. L’association entre les technologies de pointe et cette volonté d’apprentissage dotera les villes d’un atout majeur : un développement aussi efficace qu’exponentiel.
Aujourd’hui, les villes doivent encore tester, tâtonner (voire échouer), avant de réussir à mieux utiliser les technologies. Comme les humains, les intelligences artificielles suivent un apprentissage constant. De la même manière, rendre une ville plus résistante face aux crises, grâce aux données, nécessite un apprentissage profond, et un changement de paradigme. Au croisement d’une Learning City et du Deep Learning, pour faire émerger le concept d’une ville pilotée par les data et les innovations technologiques, avec une réelle posture d’apprentissage. Une Deep Learning City.
Encore un anglicisme marketing ? Au contraire, cette fusion conceptuelle permet aux villes d’exploiter les performances des innovations technologiques. Notamment grâce aux remontées d’information qui en résultent pour optimiser le fonctionnement de leurs territoires. L’enjeu est de taille car parmi les élus, peu sont data scientists ou experts en deep learning. C’est aussi l’opportunité de nouer un dialogue sincère entre municipalité et habitants. L’association entre les technologies de pointe et cette volonté d’apprentissage dotera les villes d’un atout majeur : un développement aussi efficace qu’exponentiel.
Le numérique dans la ville doit être pragmatique
Pour identifier la bonne approche vis-à-vis de la collecte de données urbaines, il faut d’abord savoir à quoi elles peuvent servir. Souvent, on pense que l’installation d’un capteur, ou l’utilisation de nouveaux logiciels en IA laisserait entrevoir un futur dystopique pour les villes, où la technologie contrôlerait l’humain. Pourtant, la collecte de données ne sert qu’un seul objectif : celui d’agréger de l’information pour accompagner la prise de décision ; tant pour les élus et les agents publics, que pour les citadins.
Pour les responsables politiques, capter des données est un moyen d’évaluer l’impact de leurs politiques publiques. A Tallinn par exemple, la startup Thinnect a travaillé avec la municipalité afin d’installer un réseau de 800 capteurs qui permettra, par exemple, de connaître l’effet d’une réduction des limitations de vitesses sur les flux de transport, les nuisances sonores, ou la qualité de l’air. L’accès à ces informations simplifie alors l’interprétation, parfois trop subjective, de nouvelles régulations. En somme, plus les solutions remontant des données seront interconnectées, plus les pouvoirs publics seront en mesure de prendre des décisions éclairées et rationnelles pour accompagner les citadins dans leur quotidien.
La crise sanitaire liée à la Covid-19 en est la preuve : dès les premières semaines de la pandémie, Singapour a été en mesure de mettre à disposition de ses habitants un arsenal d’outils simples et efficaces. En tête de liste, les portails Safe Distance @ Parks et Space Out pour suivre en temps réel l’affluence dans les parcs et les centres commerciaux : des données essentielles en temps de crise pour adapter son comportement. En tout temps le constat est le même : pour capter l’attention des citadins, le numérique doit être pragmatique, et apporter un gain tangible. C’est ce que propose l’application City Cap lancée par la municipalité de Lahti en Finlande. Cet outil permet à chacun de suivre l’empreinte carbone de ses déplacements et de se fixer des objectifs hebdomadaires pour la réduire. Simple et efficace, la donnée vient là encore en renfort.
C'est un fait : toutes les villes du monde doivent faire face à des crises et des transformations de plus en plus importantes. Les données et le numérique sont un moyen pour leur permettre de devenir plus résilientes. Mais attention, les villes doivent alors adopter une vision long terme pour s’adapter au fil du temps. Car les technologies de demain dépassent déjà celles d’aujourd’hui !
Cela pose de nombreux défis pour les villes : apprendre à collaborer davantage avec les différents acteurs urbains, éveiller les consciences de leurs citadins, ou encore miser sur la créativité pour toujours innover. Mais avant tout, elles doivent se fixer un cap, une mission. Dès lors, les villes entreront en phase d’apprentissage approfondi et feront des données un outil pour se réinventer, au profit des citadins.
Tribune proposée par William Eldin, CEO et co-fondateur de XXII et Benoît Gufflet, Co-auteur du rapport « Learning Cities »
Pour les responsables politiques, capter des données est un moyen d’évaluer l’impact de leurs politiques publiques. A Tallinn par exemple, la startup Thinnect a travaillé avec la municipalité afin d’installer un réseau de 800 capteurs qui permettra, par exemple, de connaître l’effet d’une réduction des limitations de vitesses sur les flux de transport, les nuisances sonores, ou la qualité de l’air. L’accès à ces informations simplifie alors l’interprétation, parfois trop subjective, de nouvelles régulations. En somme, plus les solutions remontant des données seront interconnectées, plus les pouvoirs publics seront en mesure de prendre des décisions éclairées et rationnelles pour accompagner les citadins dans leur quotidien.
La crise sanitaire liée à la Covid-19 en est la preuve : dès les premières semaines de la pandémie, Singapour a été en mesure de mettre à disposition de ses habitants un arsenal d’outils simples et efficaces. En tête de liste, les portails Safe Distance @ Parks et Space Out pour suivre en temps réel l’affluence dans les parcs et les centres commerciaux : des données essentielles en temps de crise pour adapter son comportement. En tout temps le constat est le même : pour capter l’attention des citadins, le numérique doit être pragmatique, et apporter un gain tangible. C’est ce que propose l’application City Cap lancée par la municipalité de Lahti en Finlande. Cet outil permet à chacun de suivre l’empreinte carbone de ses déplacements et de se fixer des objectifs hebdomadaires pour la réduire. Simple et efficace, la donnée vient là encore en renfort.
C'est un fait : toutes les villes du monde doivent faire face à des crises et des transformations de plus en plus importantes. Les données et le numérique sont un moyen pour leur permettre de devenir plus résilientes. Mais attention, les villes doivent alors adopter une vision long terme pour s’adapter au fil du temps. Car les technologies de demain dépassent déjà celles d’aujourd’hui !
Cela pose de nombreux défis pour les villes : apprendre à collaborer davantage avec les différents acteurs urbains, éveiller les consciences de leurs citadins, ou encore miser sur la créativité pour toujours innover. Mais avant tout, elles doivent se fixer un cap, une mission. Dès lors, les villes entreront en phase d’apprentissage approfondi et feront des données un outil pour se réinventer, au profit des citadins.
Tribune proposée par William Eldin, CEO et co-fondateur de XXII et Benoît Gufflet, Co-auteur du rapport « Learning Cities »