Canicule : à Angers, la végétalisation réduit les effets de la chaleur.


le Jeudi 16 Juin 2022 à 16:25

Située dans la région des Pays-de-la-Loire, la ville d’Angers (Maine-et-Loire), dont la réputation en termes de douceur du climat n’est plus à faire, connait comme le reste de la France, un épisode caniculaire précoce. Mais, cette ville a un atout : ses nombreux parcs et jardins qui constituent des ilots de fraicheur quand les températures sont au plus haut. Un exemple à suivre pour les élus en recherche de solutions.


Le parc Balzac, un espace verdoyant et ombragé, au pied du château d'Angers (Photo d'archive)
Le parc Balzac, un espace verdoyant et ombragé, au pied du château d'Angers (Photo d'archive)
Certes, les travaux de construction des deux lignes de tramway ont contraint les élus locaux à accepter d’abattre des arbres centenaires, certains malades et dangereux pour les riverains comme pour ceux qui passaient à proximité. L’affaire avait d’ailleurs secoué une partie de la population, très attachée au caractère végétal de cette ville très agréable à vivre.
 
Mais depuis d’autres arbres ont été plantés et des espaces verts sont en cours d’aménagement en plus de ceux qui existaient déjà dans cette ville de 154 804 habitants (2021). Petit à petit, le paysage se redessine et la ville est désormais classée « première ville verte de France » comme l’a rappelé France Télévisions dans un reportage  qui lui était consacré le 15 juin dernier, retrouve sa verdure.
 
Et si la télévision s’intéresse à Angers, ce n’est pas seulement pour ses végétaux plantés à tous les coins de rue et même le long des trottoirs, mais parce qu’en période forte chaleur ces arbres constituent autant de point de rafraichissement pour ceux, nombreux, qui en souffrent.
 
Selon les experts en la matière, et notamment le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), les canicules que nous subissons sont de plus en plus nombreuses et plus précoces. La preuve en cette mi-juin, alors que nous sommes encore au printemps, les températures dépassent allègrement les 30° dans les rues d’Angers et sur le reste du territoire et devraient même attendre 40° en fin de semaine. De quoi alerter les plus climatosceptiques sur les effets du réchauffement climatique.
 
Le gouvernement a d’ailleurs annoncé la mise en place d'un fond de 500 millions d'euros pour rafraîchir les grandes villes, avec un programme de revégétalisation, comme le fait désormais Angers (Maine-et-Loire), pionnière en la matière et qui compte 100 m2 de verdure par habitant. Le double de la moyenne nationale.
 
Alors même s’il fait plus de 30° sur la place du Ralliement, en centre-ville d’Angers, il existe toujours un petit coin de verdure et donc de fraicheur à proximité. « Je suis très bien, je suis à l’ombre. Il y a de la verdure partout. On est super bien ici », lance une Angevine qui s’est installée à l’abri des glycines.
 
Et quand ces points de verdure n’existent pas, la Ville en créé comme dans le quartier Saint-Serge, sur les bords de la Maine, la rivière qui traverse la ville, une zone longtemps occupée par des entrepôts industriels. Ces derniers sont remplacés par de petits ensembles immobiliers, construit de manière raisonnée. Le sol initialement bitumé, est remplacé par un revêtement clair et perméable qui permet de drainer le sol où pousse une véritable petite forêt urbaine, récemment plantée.
 
« Ça contribue à alimenter cette dynamique du fleurissement de la ville et finalement d’être un petit maillon de la première ville verte de France ».

 « Il y a six ans ici, c’était un hangar de la SNCF, avec des voies de circulation en enrobé, du béton et de la tôle », explique Jacques-Olivier MARTIN, adjoint aux espaces verts de la Ville d’Angers, au micro de France 3. « Aujourd’hui, ce sont 5 hectares de verdure, de végétation, une reconquête complète de la ville ».
 
Et en cœur de ville, c’est la même chose. Le revêtement est plus clair et des arbres déjà bien formés sont planté avec au pied des fleurs et autres végétaux qui ne se contentent pas d’abaisser la température de 2 à 4 degrés, mais aussi de capter le carbone émis par les voitures encore nombreuses. Mais progressivement le vélo prend sa place, les Angevins devenant adeptes de la mobilité douce.
 
« On plante un arbre pour rendre le sol plus perméable, tout en apportant une végétalisation basse qui permet aux pollinisateurs d’être présent et d’avoir une ambiance humide au pied de l’arbre », poursuit Jacques-Olivier MARTIN
 
Partout, les végétaux partagent la vie des habitants, au pied des immeubles, mais aussi le long de façades, voire à l’intérieur des maisons cossues, dotées pour la plupart d’un agréable petit jardin. Le végétal et la fraicheur qu’il apporte, est partout. Même les habitants s’y mettent, à l’exemple de Laurent MARCHAND un jardinier amateur qui, outre sa cuisine dotée d’un mur végétal, pour « rafraichir la pièce », agrémente la façade de sa maison de plantes et fleurs. Un décor de catalogue, qui apporte son lot de satisfaction, tant sur le plan de l’aspect que de la fraicheur et humidité qu’apporte cette végétalisation du plus bel effet.
 
« Ça contribue à alimenter cette dynamique du fleurissement de la ville et finalement d’être un petit maillon de la première ville verte de France », explique Laurent MARCHAND en présentant son univers végétal.
 
Actuellement, Angers compte 110 000 arbres, le long des rues, dans les espaces verts du centre-ville à l’exemple du jardin des plantes, du jardin du Mail et l’avenue Jeanne d’Arc qui le prolonge, entièrement revue, façon sauvage, mais maitrisée. Ceux qui travaillent à proximité aiment venir déjeuner sous ses arbres, pas encore adultes, mais ça ne saurait tarder.
 
Outre les espaces du Lac de Maine et le parc Balzac, les poumons verts de la ville avec vue sur le château historique du roi René, le parc ludo-éducatif consacré au végétal, Terra Botanica qui connait désormais un grand succès, des nouveaux bâtiments dont les façades seront végétalisées, sont en cours de construction. La volonté politique de la ville s’affirme et cette dernière n’usurpe pas son statut de première ville de France.  





              

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