Passerelle piétonne au-dessus de la rivière qui traverse la ville de Pontvedra (photo Juan Mejuto)
A l’heure où les français s’apprêtent à manifester contre la hausse des carburants et des taxes, considérant l’automobile comme un élément indispensable à leur mobilité, dans le monde, des villes réussissent à démontrer que l’on peut se passer de voiture, tout au moins dans les cœurs de ville, aux rues souvent étroites et au stationnement complexe. C’est le cas de la ville de Pontevedra, une cité culturellement accueillante de 83 000 habitants, située à l’ouest de la péninsule Ibérique, en Galice, qui a réussi le pari de désintoxiquer ses citoyens de la voiture. (Voir vidéo en fin de sujet)
Au départ, c’est une décision politique, celle de Miguel Anxo Fernandez, médecin généraliste et maire actuel, élu depuis 1999, lequel a déclaré une véritable guerre aux 27 000 automobilistes qui circulaient dans le centre-ville. Cette décision n’a pas fait que des heureux. Mais force est de constater que depuis les résultats ont réussi à convaincre ceux qui ne pouvaient envisager de se déplacer qu’au volant de leur chère automobile. Les bouchons n’existent plus et la pollution de l’air a chuté de 65%. Il en va de même pour le bruit et les accidents liés à l’automobile. Même les bus ne s’aventurent plus dans le centre-ville.
Seuls les voitures de livraison et les riverains sont autorisés à circuler dans une zone limitée à 30km/h, faisant ainsi baisser le trafic automobile de 90%. Pour permettre aux automobilistes d’approcher le centre-ville, des parkings de 8000 emplacements gratuits ont été créés à une dizaine de minutes à pied du centre historique. Pour le reste les déplacements se font à pied, à vélo ou encore à trottinette pour les plus jeunes, gagnant même du temps pour se rendre à leur travail, quand on sait que dans les grandes villes, les automobilistes perdent environ 45 minutes matin et soir pour se rendre à leur travail où dans un magasin. Sans compter les risques que les bouchons et difficultés à trouver un stationnement font courir à notre santé.
D’ailleurs Paris qui organise depuis 2015, une journée sans voiture, constate immédiatement les résultats. Le pollution sonore et atmosphérique diminue immédiatement. Quant aux parisiens ils ont redécouvert le plaisir de la marche à pied, dans un air beaucoup plus respirable.
Si Pontevedra, considérée comme pionnière des villes sans voitures, a réussi son pari, ce ne fut pas de tout repos. La transition qu’imposait la municipalité a nécessité de nombreux travaux pour modifier le paysage urbain. Les voies jusqu’alors réservées aux automobiles ont été transformées pour permettre le déplacement des piétons et des vélos. Certains trottoirs devenus inutiles, ont été récupérés pour installer des bancs pour le repos des piétons et des aires de jeux pour les enfants ont été installées. Bref, une refonte totale du centre-ville, effectuée en douceur et qui est désormais bien acceptée des habitants. Plus de voiture, ou presque : les piétons ont pris le pouvoir.
« Je n’ai plus besoin de me presser pour aller au travail », explique Christine Carballo, une française qui habite désormais avec sa famille à Pontevedra. Conseillère en assurance, il lui faut 15 minutes seulement pour se rendre à son travail, dont 10 à pied. Elle prend son véhicule et le stationne sur l’un des nombreux « parkings de dissuasion », comme les appelle la mairie. « Pas besoin de prendre un ticket à l’entrée, le parking est gratuit pendant 24h. Il suffit de trouver une place », poursuit la conseillère en assurance. Et visiblement c’est assez facile d'en trouver une. « Il y a plein de place de libre, tout le monde se gare et respecte les autres ». Ensuite, Christine Carballo poursuit son trajet à pied dans un cœur de ville difficile à imaginer dans nos métropoles où la voiture règne en maitre.
Cette ville pionnière en matière d’aménagement urbain a même développé une application spécifique pour ceux qui se déplacent à pied : MetroMinuto. Disponible sur smartphone, cette application qui ressemble à un plan de métro, permet aux habitants de choisir leurs itinéraires en calculant leur itinéraire et le temps de trajet pour aller d’un point à un autre. En plus MetroMinuto permet de compter les pas et les calories perdues. La marche c’est bon pour la santé, même en zone urbaine. Surtout quand l’air y est de nouveau respirable. Un exemple de mobilité et de transition écologique dont bon nombre de villes du monde feraient bien de s’inspirer.
Depuis Pontevedra a reçu de nombreux prix internationaux pour sa qualité de vie, son accessibilité et sa politique de mobilité urbaine et notamment le prix européen Intermodes en 2013 à Bruxelles, le prix international ONU-Habitat en 2014 à Dubaï, le prix d’excellence urbaine du Center for active Design en 2015 à New York.
Emission France2, Tout Compte Fait , Voiture : vers la fin du chacun pour soi, 24 octobre 2015.
Au départ, c’est une décision politique, celle de Miguel Anxo Fernandez, médecin généraliste et maire actuel, élu depuis 1999, lequel a déclaré une véritable guerre aux 27 000 automobilistes qui circulaient dans le centre-ville. Cette décision n’a pas fait que des heureux. Mais force est de constater que depuis les résultats ont réussi à convaincre ceux qui ne pouvaient envisager de se déplacer qu’au volant de leur chère automobile. Les bouchons n’existent plus et la pollution de l’air a chuté de 65%. Il en va de même pour le bruit et les accidents liés à l’automobile. Même les bus ne s’aventurent plus dans le centre-ville.
Seuls les voitures de livraison et les riverains sont autorisés à circuler dans une zone limitée à 30km/h, faisant ainsi baisser le trafic automobile de 90%. Pour permettre aux automobilistes d’approcher le centre-ville, des parkings de 8000 emplacements gratuits ont été créés à une dizaine de minutes à pied du centre historique. Pour le reste les déplacements se font à pied, à vélo ou encore à trottinette pour les plus jeunes, gagnant même du temps pour se rendre à leur travail, quand on sait que dans les grandes villes, les automobilistes perdent environ 45 minutes matin et soir pour se rendre à leur travail où dans un magasin. Sans compter les risques que les bouchons et difficultés à trouver un stationnement font courir à notre santé.
D’ailleurs Paris qui organise depuis 2015, une journée sans voiture, constate immédiatement les résultats. Le pollution sonore et atmosphérique diminue immédiatement. Quant aux parisiens ils ont redécouvert le plaisir de la marche à pied, dans un air beaucoup plus respirable.
« Je n’ai plus besoin de me presser pour aller au travail »
Si Pontevedra, considérée comme pionnière des villes sans voitures, a réussi son pari, ce ne fut pas de tout repos. La transition qu’imposait la municipalité a nécessité de nombreux travaux pour modifier le paysage urbain. Les voies jusqu’alors réservées aux automobiles ont été transformées pour permettre le déplacement des piétons et des vélos. Certains trottoirs devenus inutiles, ont été récupérés pour installer des bancs pour le repos des piétons et des aires de jeux pour les enfants ont été installées. Bref, une refonte totale du centre-ville, effectuée en douceur et qui est désormais bien acceptée des habitants. Plus de voiture, ou presque : les piétons ont pris le pouvoir.
« Je n’ai plus besoin de me presser pour aller au travail », explique Christine Carballo, une française qui habite désormais avec sa famille à Pontevedra. Conseillère en assurance, il lui faut 15 minutes seulement pour se rendre à son travail, dont 10 à pied. Elle prend son véhicule et le stationne sur l’un des nombreux « parkings de dissuasion », comme les appelle la mairie. « Pas besoin de prendre un ticket à l’entrée, le parking est gratuit pendant 24h. Il suffit de trouver une place », poursuit la conseillère en assurance. Et visiblement c’est assez facile d'en trouver une. « Il y a plein de place de libre, tout le monde se gare et respecte les autres ». Ensuite, Christine Carballo poursuit son trajet à pied dans un cœur de ville difficile à imaginer dans nos métropoles où la voiture règne en maitre.
Cette ville pionnière en matière d’aménagement urbain a même développé une application spécifique pour ceux qui se déplacent à pied : MetroMinuto. Disponible sur smartphone, cette application qui ressemble à un plan de métro, permet aux habitants de choisir leurs itinéraires en calculant leur itinéraire et le temps de trajet pour aller d’un point à un autre. En plus MetroMinuto permet de compter les pas et les calories perdues. La marche c’est bon pour la santé, même en zone urbaine. Surtout quand l’air y est de nouveau respirable. Un exemple de mobilité et de transition écologique dont bon nombre de villes du monde feraient bien de s’inspirer.
Depuis Pontevedra a reçu de nombreux prix internationaux pour sa qualité de vie, son accessibilité et sa politique de mobilité urbaine et notamment le prix européen Intermodes en 2013 à Bruxelles, le prix international ONU-Habitat en 2014 à Dubaï, le prix d’excellence urbaine du Center for active Design en 2015 à New York.
Emission France2, Tout Compte Fait , Voiture : vers la fin du chacun pour soi, 24 octobre 2015.