Un drone pour les premiers secours à la plage


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Lundi 11 Juin 2018 à 23:20

Terminées les sauveteuses aux formes avantageuses d'Alerte à Malibu. Désormais, avec la société landaise « Helper Drone », c'est un aéronef sans pilote a bord qui permet d'apporter les premiers secours aux nageurs en difficulté et de guider les sauveteurs côtiers. Et avec les vacances qui se profilent à l'horizon et l'imprudence de certains baigneurs, cet engin ne sera pas de trop.


Le Helper Drone en actions sur les plages landaises (photo Drone Actu)
Un nageur qui peine a revenir vers la plage, repéré par l'un des nombreux postes de surveillance installés sur le littoral français et c'est aussitôt la chaîne de sauvetage qui s'organise. « Souvent le temps compte et l'envoi d'un hélicoptère sur zone demande une quinzaine de minutes », explique David Gavend, programmeur système chez « Helper Drone » une société installée à proximité des plages landaises, particulièrement dangereuses pour ceux qui ne respectent pas les conseils de prudence.

« Je cherche à tirer profit des technologies et des systèmes de communication pour prendre toujours plus rapidement en charge les potentielles victimes », ajoute Fabien Farge, médecin urgentiste du SAMU 40 à Biscarrosse, mais aussi sur les plate-formes pétrolières et initiateur de ce projet. Constatant que le délai pour sauver une personne en difficulté est parfois trop juste, il a eu l'idée de se servir d'un drone équipé d'une caméra pour mieux évaluer la situation et d'une bouée autogonflable, largable au-dessus du baigneur.

« Bien sûr le drone ne remplacera pas le bateau ou l'hélicoptère, c'est un outil complémentaire, un peu comme le jet-ski, qui permet de gagner tu temps, organiser les secours et mettre le baigneur en sécurité », poursuit David Gavend.

Pour aller au bout de son idée la petite équipe d'Helper Drone n'a pas choisi n'importe quel aéronef. Et comme elle ne trouvait pas l'engin idéal sur le marché elle a décidé de le construire elle-même. Spécialement conçu pour aider aux procédures de sauvetage en mer, le « Helper » est avant tout un concentré de technologie. Homologué par la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) ce drone de premier secours, capable de voler à 15m/s est équipé d'un système vidéo Haute définition, d'un système de navigation très performant (GPS, boussole, altitude) qui facilite le repérage par les Maîtres-nageurs sauveteurs qu'ils soient en bateau, jet-ski ou hélicoptère.
 
« Depuis deux ans nous avons été décisif dans le sauvetage de civils »


D'un poids de 3,9 kg, le Helper qui reste stable, même dans des vents de 50 km/h, peut intervenir à une distance de 2 km de sa base et permettre un contrôle rapide de l'état de la personne en difficulté. « Compte tenu de sa rapidité de mise en œuvre, notre drone est en passe de devenir indispensable pour le sauvetage côtier », ajoute David Gavend en présentant cette solution de premier secours lors de Viva Technology, à Paris, en mai dernier. En plus de la bouée de secours, l'engin est équipé d'un parachute qui permet de sécuriser les éventuelles avaries moteur.

Lancé en 2016, la société Helper Drone bénéficiait d'un terrain idéal pour son expérimentation, les plages landaises étant réputées dangereuses pour leurs « baïnes  », des plans d'eau peu profonds mais à forts courants de fond qui ont la particularité d'entraîner les baigneurs vers le large. Chaque année des nageurs imprudents se font embarquer sans possibilité de revenir. D'où la multiplication des interventions, le plus souvent héliportées.

«  Depuis deux ans nous avons été décisif dans le sauvetage de civils. Mais notre idée c'est aussi d'aller au delà des plages, sur terre, avec un drone qui partirait avant les pompiers et le SAMU sur les accidents de la route. Mais pour cela il faut que la réglementation évolue », conclut David Gavend, convaincu que le drone devient un élément indispensable de la chaîne de secours à la fois pour sa facilité de mobilisation et son faible coût d'intervention.

Ce drone qui a obtenu le prix du Concours Lépine, l'année de sa création, est également utilisé sur les plate-formes pétrolière du Groupe Total, pour les secours mais aussi pour évaluer d'éventuelles défaillances et problèmes environnementaux.

 Pour en savoir plus : www.helper-drone.com

 






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