Des bassins de plus en plus accessibles et de plus en plus construits avec la maison. (photo Adobe Stock)
Dès que les températures grimpent, les Français rêvent d’une piscine dans leur jardin. Et ils sont de plus en plus nombreux à passer à l’acte pour la plus grande satisfaction des piscinistes qui voient leur chiffre d’affaires grimper aussi vite que le thermomètre. D’autant que sur le plan tarifaire, les piscines deviennent abordables. Mais, au moment où les rivières et sources sont au plus bas et que l’eau devient une ressource à protéger, sous peine d’en manquer, est-il raisonnable de se lancer dans l’installation d’une piscine, qu’elle soit enterrée ou hors-sol ?
Depuis plusieurs décennies, la France cultive son exception en matière de piscines, devenant même vice-championne du monde en la matière. « Nous sommes, et de loin, le premier marché européen et le deuxième mondial après les Etats-Unis », rapporte Stéphane FIGUEROA, président de la Fédération des professionnels de piscine (FPP) et directeur général de Fluidra France au micro de France Info. Et, selon ce dernier, ce n'est pas près de changer. « 2021 a été une année historique, avec une hausse des constructions de l'ordre 30% ! », ajoute le président avec un accent sudiste qui trahit ses origines, celles où se développe le plus important marché français de la piscine. Vaucluse, Var, Gers sont les trois départements français où l’on installe le plus de piscines en France. 16% des logements en sont équipés.
L’intérêt d’un rectangle bleu-azur au milieu de la pelouse, débute dans les années 1990 et s’est largement démocratisé depuis. Cet engouement est porté par des industriels français des loisirs aquatiques, parmi lesquels le Stéphanois Desjoyaux, devenu depuis le leader mondial du marché avec plus de 13 000 bassins construits l’an dernier et des prix toujours plus attractifs. Au point que maintenant ce marché n’est plus réservé aux classes sociales supérieures. La part des possesseurs de piscines chez les employés, les ouvriers et les agriculteurs a ainsi bondi de dix points en quatre ans, selon une étude commandée par la FPP.« On a été les artisans de la démocratisation de la piscine depuis plus de vingt ans », se félicite le PDG, Jean-Louis Desjoyaux, sur France Info.
Et il ne s’y trompe pas, le marché est devenu juteux, les prix ayant fondu au soleil de l’été, et au sud comme au nord, on installe des piscines avec des accessoires comme des pompes à chaleur et des toitures rétractables qui permettent d’augmenter la durée d’utilisation, même dans des régions peu ensoleillées. Ce sont surtout les piscines hors-sol, liner sur armature ou en bois qui ont tiré le marché. On peut s’en offrir une de taille acceptable, pour moins de 10 000 euros alors qu’il faut plus du double pour la même en version enterrée. Des tutos fleurissent même sur internet pour construire son bassin soi même. L'idéal de la piscine s'est peu à peu généralisé. Tout le monde veut son morceau de ce rêve, même si celui-ci n’est pas compatible avec les prescriptions en matière de réchauffement climatique.
Depuis plusieurs décennies, la France cultive son exception en matière de piscines, devenant même vice-championne du monde en la matière. « Nous sommes, et de loin, le premier marché européen et le deuxième mondial après les Etats-Unis », rapporte Stéphane FIGUEROA, président de la Fédération des professionnels de piscine (FPP) et directeur général de Fluidra France au micro de France Info. Et, selon ce dernier, ce n'est pas près de changer. « 2021 a été une année historique, avec une hausse des constructions de l'ordre 30% ! », ajoute le président avec un accent sudiste qui trahit ses origines, celles où se développe le plus important marché français de la piscine. Vaucluse, Var, Gers sont les trois départements français où l’on installe le plus de piscines en France. 16% des logements en sont équipés.
L’intérêt d’un rectangle bleu-azur au milieu de la pelouse, débute dans les années 1990 et s’est largement démocratisé depuis. Cet engouement est porté par des industriels français des loisirs aquatiques, parmi lesquels le Stéphanois Desjoyaux, devenu depuis le leader mondial du marché avec plus de 13 000 bassins construits l’an dernier et des prix toujours plus attractifs. Au point que maintenant ce marché n’est plus réservé aux classes sociales supérieures. La part des possesseurs de piscines chez les employés, les ouvriers et les agriculteurs a ainsi bondi de dix points en quatre ans, selon une étude commandée par la FPP.« On a été les artisans de la démocratisation de la piscine depuis plus de vingt ans », se félicite le PDG, Jean-Louis Desjoyaux, sur France Info.
Et il ne s’y trompe pas, le marché est devenu juteux, les prix ayant fondu au soleil de l’été, et au sud comme au nord, on installe des piscines avec des accessoires comme des pompes à chaleur et des toitures rétractables qui permettent d’augmenter la durée d’utilisation, même dans des régions peu ensoleillées. Ce sont surtout les piscines hors-sol, liner sur armature ou en bois qui ont tiré le marché. On peut s’en offrir une de taille acceptable, pour moins de 10 000 euros alors qu’il faut plus du double pour la même en version enterrée. Des tutos fleurissent même sur internet pour construire son bassin soi même. L'idéal de la piscine s'est peu à peu généralisé. Tout le monde veut son morceau de ce rêve, même si celui-ci n’est pas compatible avec les prescriptions en matière de réchauffement climatique.
Le paradoxe climatique de la piscine
Une piscine de 20 m2 de surface, chauffée avec une pompe à chaleur a un impact carbone de 250 Kg de CO2 par an, soit l’équivalent d’un aller-retour en avion, entre Paris et Marseille, selon le développeur Maël THOMAS, créateur d’un calculateur disponible sur internet. Ce dernier qui travaille à l’ADEME, ne veut pas pointer du doigt les propriétaires de piscine, mais leur donner un ordre de grandeur. « En matière d’impact carbone, l’impact de la piscine n’est pas négligeable », rappelle le développeur en précisant que chaque personne devrait limiter son empreinte carbone, en application de l’Accord de Paris, à deux tonnes de C02 par an. L’impact de la piscine s’ajoute aux équipements ménagers de la maison, dont certains sont déjà très consommateurs. Réfrigérateurs-congélateurs, box internet, télévision, climatisation, ainsi que les déplacements et loisirs, pénalisent déjà les foyers.
Mais le plus important, c’est sans doute la pression exercée sur la ressource en eau, laquelle est de plus en plus déficitaire, au fil de l’augmentation des températures. « Une piscine augmente environ de 10 à 15% la consommation d'eau annuelle d'une famille de quatre personnes », affirme Nicolas ROCHE, professeur à l’université Aix-Marseille et spécialiste de l'eau.
« On est en plein dans le paradoxe de la transition climatique », analyse Jean-Laurent CASSELY, journaliste spécialiste des modes de vie et des questions urbaines. « Beaucoup de gens achètent une piscine parce qu'individuellement cela va leur permettre de mieux vivre le réchauffement, alors que collectivement, cela ne va pas dans le bon sens ».
« Ce n'est pas la meilleure adaptation face au changement climatique », ajoute la chercheuse du CNRS Florence HABETS, spécialiste des ressources en eau. « La meilleure adaptation au réchauffement climatique ce sont des aménagements collectifs, plus économes en eau et en énergie... Et bien sûr, la possibilité de se baigner dans le milieu naturel, s'il n'était pas aussi pollué ! ».
Malgré les recommandations, la piscine continue de creuser son trou dans les jardins. On peut se consoler en disant qu’elle peut aussi servir de réservoir d’eau lors des incendies de forêt, de plus en plus nombreux lors de ces grandes périodes de sécheresse qu’engendre le réchauffement climatique.
Mais le plus important, c’est sans doute la pression exercée sur la ressource en eau, laquelle est de plus en plus déficitaire, au fil de l’augmentation des températures. « Une piscine augmente environ de 10 à 15% la consommation d'eau annuelle d'une famille de quatre personnes », affirme Nicolas ROCHE, professeur à l’université Aix-Marseille et spécialiste de l'eau.
« On est en plein dans le paradoxe de la transition climatique », analyse Jean-Laurent CASSELY, journaliste spécialiste des modes de vie et des questions urbaines. « Beaucoup de gens achètent une piscine parce qu'individuellement cela va leur permettre de mieux vivre le réchauffement, alors que collectivement, cela ne va pas dans le bon sens ».
« Ce n'est pas la meilleure adaptation face au changement climatique », ajoute la chercheuse du CNRS Florence HABETS, spécialiste des ressources en eau. « La meilleure adaptation au réchauffement climatique ce sont des aménagements collectifs, plus économes en eau et en énergie... Et bien sûr, la possibilité de se baigner dans le milieu naturel, s'il n'était pas aussi pollué ! ».
Malgré les recommandations, la piscine continue de creuser son trou dans les jardins. On peut se consoler en disant qu’elle peut aussi servir de réservoir d’eau lors des incendies de forêt, de plus en plus nombreux lors de ces grandes périodes de sécheresse qu’engendre le réchauffement climatique.