Or ces multiples datas peuvent être de précieuses alliées dans la construction et la mise en place des politiques de la métropole. Cela implique toutefois que cette dernière identifie préalablement ses priorités et ses ambitions en matière d’usage des données. Dans un document d’une trentaine de pages, la collectivité s’est donc attachée à mettre en évidence les points clés de sa stratégie.

Premier enjeu défini : cette utilisation des données doit permettre de « mieux connaître le territoire et ses habitants » et, ce faisant, cibler et piloter avec davantage de précision l’action publique. Les datas favoriseront également « la capacité à anticiper » de la collectivité. Grâce aux modélisations prédictives obtenues à l’aide de ces données, il devient par exemple possible de simuler l’impact des zones à faibles émissions ou des nouveaux programmes immobiliers sur le stationnement. La métropole pourra également estimer les conséquences de la mise en place du tramway sur la circulation.

La métropole pourra estimer les conséquences de la mise en place du tramway sur la circulation.

 Identifier les îlots de chaleur urbains

De nombreux secteurs doivent bénéficier de cette exploitation de la donnée. Les transports, comme nous le venons de le voir, mais également la gestion de l’eau (optimisation de la détection et de la réduction des fuites), le tri des déchets (amélioration de la collecte) ou encore l’éclairage public (réalisation d’économies d’énergie). L’installation de plusieurs milliers de capteurs permet également de réduire les coûts de gestion des bâtiments publics, notamment en augmentant leur efficacité énergétique.

Elle doit par ailleurs offrir un appui important pour agir face au changement climatique : le jumeau numérique de la collectivité – une réplique digitale du territoire physique – facilite l’identification des îlots de chaleur urbains en période de canicule. Enfin, Angers Loire Métropole souhaite que les datas répondent à un autre enjeu : parvenir à analyser de façon approfondie « l’évolution de la situation socio-économique des quartiers et de leurs habitants. Elles vont permettre d’objectiver la réalité des situations locales et d’adapter ainsi les politiques menées en faveur des quartiers ».

Plusieurs milliers de capteurs permettent de piloter et d’optimiser la consommation énergétique des bâtiments publics.

Développer une culture de la data

Pour mener cette politique ambitieuse autour de la data, un ensemble de règles de gestion a également été définie par Angers Loire Métropole. « Les données doivent être protégées et sécurisées », assure-t-elle, soulignant notamment le strict respect du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et une attention particulière portée aux risques de cyberattaques. Dans le même temps, la collectivité s’engage à une « utilisation raisonnée et sobre », tout particulièrement en limitant le stockage. Elle privilégiera, dit-elle, la qualité à la quantité des datas.

La métropole souhaite par ailleurs un usage en toute transparence. Une mise à disposition publique de jeux de données (open data) doit y contribuer. Une transparence qui passe également par une implication des citoyens. 40 Angevins membres du conseil local du numérique ont ainsi émis une série de recommandation dans le cadre de la préparation de la stratégie.

De même, des actions ponctuelles impliquent les administrés pour une meilleure connaissance des données du territoire (à travers par exemple un inventaire participatif des arbres remarquables).

Au-delà, Angers Loire Métropole ambitionne de diffuser une culture de la data, afin de convaincre le plus grand nombre de l’intérêt des données pour la collectivité et l’ensemble de ses habitants.