La solution M-Ticketing va-t-elle signer la fin du ticket papier ?


Rédigé par Ava Rahbari le Jeudi 28 Juin 2018 à 18:46

C’est désormais chose acquise, le smartphone c’est plus qu’un simple téléphone ou un terminal permettant de se connecter au réseau internet. Après le paiement sans contact qui peut remplacer la carte bancaire, le smartphone peut désormais servir de ticket dématérialisé, notamment dans les transports. C’est ce que vous explique Ava Rahbari, Consultante mc2i Groupe.


Fini le ticket pour prendre le métro, la solution M-Ticketing va transformer le smartphone en ticket dématérialisé (Photo Pixabay)
Avec le M-Ticketing (ou Mobile-Ticketing), le smartphone sert de ticket dématérialisé. La méthode la plus utilisée aujourd’hui consiste à télécharger le M-Ticket via smartphone par le biais d’applications dédiées, ou encore par e-mail. Le M-Ticket prend généralement l’apparence d’une image correspondant à un code-barres unique (le plus souvent un QR code), qui sera ensuite scanné. Selon le type de M-Ticket concerné, celui-ci comprend également les informations trouvées habituellement sur un ticket papier ou un support carte (lieu, date, nom d’un événement, de l’usager…).

La pratique de la dématérialisation des tickets étant de plus en plus courante, la plupart des secteurs d’activités n’y échappe évidemment pas tels que : transports, événements, cinémas, musées, concerts…

Des technologies de communication sans contact déjà éprouvées comme le NFC (Near Field Communication) ou encore le Bluetooth Low Energy sont aussi envisagées et promettent d’allier la « billettique » à de nouvelles fonctionnalités.
 

Transports et M-Ticketing

 Le secteur des Transports a aussi succombé à cette nouveauté : le smartphone devient un titre de transport à part entière. Pour cela, il suffit à l’utilisateur de télécharger une application et d’y créer son compte, auquel il associe un moyen de paiement de manière sécurisée. L’utilisateur peut alors acheter en ligne son ticket ou son abonnement.

Dans certains cas, des codes-barres sont positionnés à des endroits stratégiques des véhicules, et il ne reste à l’usager qu’à scanner celui-ci pour “composter” son ticket. La technologie utilisée dans cette situation, celle du QR code, présente l’avantage de pouvoir être scannée par plusieurs voyageurs à la fois. Les acteurs positionnés sur ce créneau sont nombreux ; en témoigne le nombre croissant de start-ups qui entendent digitaliser billettique et parcours voyageur.

Les cofondateurs de la start-up française MyBus  n’hésitent pas à évoquer le fameux triptyque “j’achète - je valide - je voyage” pour résumer le parcours de leurs utilisateurs. Si le M-Ticketing est déjà utilisé à bord des avions ou des TGV, MyBus entend bien déployer sa solution dans les transports urbains. Plusieurs villes françaises ont d'ailleurs déjà choisi d’adopter leur application pour les bus : Arcachon, Saint-Jean-de-Luz, Mont-de-Marsan, le Puy-en-Velay ou encore Roanne. Prochaines destinations : le tramway de Clermont-Ferrand et le métro de Rennes.

Autre acteur misant sur la dématérialisation des tickets de transports en commun : PweeP. Après un déploiement aux Pays-Bas, la start-up lance ses premières expérimentations en France (région PACA) dès novembre 2017. L’application permet aussi à l’utilisateur d’acheter, stocker et valider ses titres ; principale population cible cette fois-ci : les clients dits occasionnels, c’est-à-dire les voyageurs utilisant plus généralement des tickets papier.
 

Bénéfices usagers et transporteurs

Les avantages présentés par ces solutions sont nombreux, tant pour le transporteur que pour l’usager : diminution des coûts de production et de distribution liés aux tickets papier, simplicité et facilité d’utilisation, mais aussi fin des files d’attente au guichet, du manque de fluidité lors de la montée dans le bus ... Ces systèmes accessibles 24/7 garantissent aussi aux plus étourdis la disponibilité d’un titre qui ne peut plus être perdu. Enfin, le concept promet une lutte efficace contre les fraudeurs, les titres ne pouvant pas être scannés plusieurs fois. Seul inconvénient de la technologie code-barres : si le smartphone est éteint, le ticket n’est évidemment plus accessible.

De nouvelles fonctionnalités pour encore plus de bénéfices et efficacité La start-up anglaise Masabi, fondée en 2001, propose elle aussi son système de M-Ticketing baptisé “JustRide”, et notamment utilisé à New York, Boston, Athènes ou encore Londres. Courant 2016, Keolis, opérateur franco-québécois et acteur majeur du transport de voyageurs est devenu actionnaire minoritaire de Masabi (via sa filiale Kisio Digital). Au travers de cette association, Keolis a déployé en juin 2017 une application avec une solution “Plan Book Ticket” pour le réseau de bus et de tramway d’Orléans. Le principe est simple mais novateur : associer le M-Ticketing à des fonctionnalités de calcul et d’optimisation d’itinéraire (“Plan”). Ces fonctionnalités d’intermodalité et/ou multimodalité sont d’ailleurs plébiscitées par le concept de Mobility As A Service, fonctionnalités que les acteurs MyBus et Pweep n’ont pas hésité à intégrer dans leur application.

Les avantages du M-Ticketing ne sont donc pas sans séduire les grands opérateurs historiques, qui optent pour des collaborations avec des start-up spécialisées, ou qui choisissent de développer leur propre solution (comme ce fut le cas pour les offres de trains TGV et Thalys).

L’enjeu principal des années à venir sera sans doute technologique : Wizway Solutions  en est persuadé et a su séduire l’AOT Île-de-France Mobilités (ex. STIF) pour le projet de dématérialisation du Pass Navigo. La plateforme billettique (codétenue par les groupes RATP, SNCF, Orange et Gemalto) souhaite proposer une solution basée sur la technologie sans contact NFC. Si cette technologie n’est pas encore disponible sur tous les types de smartphone, elle offre un avantage indéniable puisqu'elle fonctionne même lorsque le téléphone est éteint.

Ava Rahbari
Consultante mc2i Groupe






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