La police bientôt invisible sur l’application routière communautaire Waze


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Mardi 12 Juin 2018 à 17:16

Très pratique pour signaler la présence de la maréchaussée sur le bord de la route et notamment les contrôles de vitesse, les gestionnaires d’applications de navigation routière telles que Waze, Coyote ou encore Tom Tom vont être contraints de modifier leur système pour permettre à la police de masquer les signalements des utilisateurs. Demandée depuis plus d’un an par les services de Police, cette disposition devrait être mise en place à la fin de l’année.


L'application Wase en service dans une automobile
Les gestionnaires d’application communautaires et de systèmes embarqués, dédiés à la circulation automobile, vont devoir, à l’instar du célèbre petit sorcier Harry Potter, revêtir les signalements des forces de l’ordre d’une « cape d’invisibilité ». C’est en tout cas le souhait de la Sécurité Routière. Cette solution serait mise à disposition de la Police et de la Gendarmerie qui pourraient choisir de rendre inopérant, ou non, un signalement effectué par les utilisateurs de ces applications.

Ce sera notamment le cas de Waze, l’application communautaire qui revendique plus de 10 millions d’utilisateurs. Ce service désormais très utilisé par les automobilistes ne nécessite pas d’appareil spécial, mais un simple smartphone installé sur le tableau de bord. Un constructeur, Ford, l’intègre désormais dans les applications disponibles depuis la console multimédia installée dans la voiture.

Application gratuite, Waze fonctionne avec l’apport des informations en temps réel de ses utilisateurs. Il peut s’agir d’un bouchon, d’un accident, de la fermeture d’une rue et bien sûr de la présence des forces de l’ordre sur le bord de la route, que ce soit pour un simple contrôle, un radar fixe ou mobile. L’application qui gère les flux de circulation peut même réguler la circulation en optimisant les parcours programmés par les utilisateurs. Coyote, Tom Tom et autres appareils de navigation et contrôle de trafic, s’appuient également sur le signalement communautaire, mais pour la plupart ces services sont payants, ce qui n’est pas le cas de Waze dont l’application est financée par le placement publicitaire sur l’itinéraire de l’automobiliste. D’où sa popularité.
 

Les signalement des contrôles de vitesse ne seraient pas concernés

Waze qui fonctionne en temps réel est donc principalement visé par cette disposition, laquelle ne concernerait, selon la Sécurité Routière, « que les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants, mais aussi ceux qui concernent la lutte antiterroriste ou d’alerte enlèvement ». Les automobilistes pourront continuer à activer le « bouton Police », mais l’information n’apparaitra plus et les autres conducteurs ne seront donc plus avertis.

Mais toujours selon la Sécurité Routière, les contrôles de vitesse resteront affichés. « Ces signalements incitent les automobilistes à ralentir et apportent donc un bénéfice sur le plan de la sécurité », confirme la Sécurité Routière. Mais puisque les forces de l’ordre auront la possibilité de rendre leur présence invisible sur ces applications, elles pourraient être tentées de faire de même pour les contrôles de vitesse. Une action qui apporterait alors de l’eau au moulin des associations d’automobilistes, lesquelles sont convaincus que les contrôles de vitesse sont le plus souvent effectués pour enrichir les caisses de l’État et pas vraiment pour la sécurité.

Rappelons que Waze comme son concurrent Coyote, ne signale pas seulement la présence policière sur le bord de la route, mais aussi les problèmes de circulation, les accidents, les dangers, les pompes à essence, les erreurs de carte ou de lieu ainsi que les appels de secours.

L’application Waze peut également s’associer a des causes humanitaires qui font appel aux dons sur le bord de la route. C’est le cas cette année, où Waze s’associe aux journées nationales de la Croix Rouge qui ont lieu jusqu’au 17 juin. L’application détecte les arrêts de plus de trois secondes, lesquels correspondent le plus souvent aux arrêts à un feu tricolore, lieu privilégié pour les quêteurs de l’association caritative. Dans ce cas une bannière de la Croix Rouge, invitant les automobilistes à participer, s’affiche sur l’écran, qu’il y ait ou pas des bénévoles de l’association sur le lieu repéré.
 





Dans la même rubrique :