L'association négaWatt mise d'abord sur l'éolien (photo Adobe Stock)
Atteindre la neutralité carbone en 2050, est-ce possible ou utopique ? L’association négaWatt, une structure composée de 25 experts indépendants impliqués dans différentes activités professionnelles liées prinicpalementà l’énergie, propose plusieurs pistes pour tourner définitivement la page des énergies fossiles. A quelques encablures de l’élection présidentielle cette association, fondée en 2001 et financée par ses adhérents, entend bien peser objectivement dans les débats qui s’annoncent.
Si le dernier scénario de l’association ne sera publié dans l’intégralité, que le 26 octobre prochain, certains éléments ont déjà filtré dans la presse quotidienne. « Il est particulièrement nouveau car nous avons beaucoup travaillé sur les questions des ressources, des matières premières », précise Marc Jedliczka, l’un des porte-parole de négaWatt au journal Ouest France, en proposant ses orientations pour venir à bout des énergies fossiles dont chacun admet désormais qu’elles sont responsables des gaz à effets de serre, aux modifications du climat et à la destruction de la biodiversité.
Pour négaWatt, la sobriété énergétique apparait comme une évidence. « La sobriété énergétique consiste à réduire nos consommations d’énergie et de matériaux en modifiant notre mode de vie à la fois individuel, mais aussi collectif », explique Barbara Nicoloso, autrice du Petit traité de la sobriété énergétique dans les colonnes de Ouest-France.
Selon Marc Jedliczka, cette affirmation peut prendre plusieurs formes : « Enfiler un pull plutôt que d’augmenter le thermostat dans son habitation, débrancher ses appareils électroniques en veille, acheter une petite voiture pour les trajets du quotidien et en louer une plus grosse à l’occasion pour les longs trajets, ou encore ne pas prendre un appartement de 300 m² pour deux personnes ». Pour ce dernier il faut simplement partir du principe « qu’on n’a pas besoin de consommer de l’énergie. On n’a pas besoin de pétrole ou d’électricité. Ce dont on a besoin, c’est de s’éclairer, de se déplacer… »
Pour autant, il ne s’agit pas de vivre en marge de la société, mais de faire en sorte que chaque citoyen adopte des comportements beaucoup plus responsables et surtout que cela devienne contraignant. Idem sur le plan collectif, où la sobriété énergétique passe par l’aménagement des territoires, en limitant tant faire se peut les déplacements. « Actuellement, nous vivons dans une société d’ébriété énergétique. Nous sommes totalement dépendants des ressources fossiles, on surconsomme l’énergie », appuie Barbara Nicoloso. Mais les décideurs considèrent que les citoyens ne sont pas prêts. Pas si sûr pour Barbara Nicoloso : « à partir du moment où on explique clairement les enjeux énergétiques climatiques, la sobriété ressort comme une évidence chez beaucoup de citoyens ».
Pour atteindre la neutralité carbone, négaWatt met l’accent sur l’efficacité en plus de la sobriété. Cela passe par la rénovation des bâtiments, que ce soit pour l’habitat individuel ou professionnel. « Il y a 34 millions de logements en France », estime Marc Jedliczka. « Actuellement, 30 000 sont rénovés par an dans le respect des critères BBC (bâtiment basse consommation). 800 000 rénovations annuelles sont nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Il reste encore beaucoup de travail, notamment dans l’habitat individuel. « Si des aides de l’Etat existe, elles sont souvent mal utilisées. Il convient de simplifier l’accès à ces financements et de les réorienter intégralement vers la rénovation BBC », souligne le porte-parole de négaWatt.
La question que n’a pas manquer de se poser cette association d’experts : « est ce que les énergies renouvelables sont notre seul avenir ? » Pour l’association un monde qui ne porte pas atteinte à la planète, ou moins qu’actuellement, ne peut être imaginé sans un développement rapide et conséquent de ces nouvelles énergies. « Elles peuvent répondre à la totalité des besoins du pays en énergie », avance Marc Jedliczka qui mise, comme ses confrères sur l’éolien mais aussi le biogaz, le photovoltaïque et le bois.
Reste la place du nucléaire dans ce rapport. Pour l’association qui considère que le nucléaire n’est pas une source d’énergie sobre en carbone et suffisamment efficace, il faut abandonner la construction de l’EPR de Flamanville dans la Manche, et se passer progressivement des autres réacteurs, le plus rapidement possible.
Télécharger la synthèse : La transition énergétique au cœur d’une transition sociétale
(source Ouest France)
Si le dernier scénario de l’association ne sera publié dans l’intégralité, que le 26 octobre prochain, certains éléments ont déjà filtré dans la presse quotidienne. « Il est particulièrement nouveau car nous avons beaucoup travaillé sur les questions des ressources, des matières premières », précise Marc Jedliczka, l’un des porte-parole de négaWatt au journal Ouest France, en proposant ses orientations pour venir à bout des énergies fossiles dont chacun admet désormais qu’elles sont responsables des gaz à effets de serre, aux modifications du climat et à la destruction de la biodiversité.
Pour négaWatt, la sobriété énergétique apparait comme une évidence. « La sobriété énergétique consiste à réduire nos consommations d’énergie et de matériaux en modifiant notre mode de vie à la fois individuel, mais aussi collectif », explique Barbara Nicoloso, autrice du Petit traité de la sobriété énergétique dans les colonnes de Ouest-France.
Selon Marc Jedliczka, cette affirmation peut prendre plusieurs formes : « Enfiler un pull plutôt que d’augmenter le thermostat dans son habitation, débrancher ses appareils électroniques en veille, acheter une petite voiture pour les trajets du quotidien et en louer une plus grosse à l’occasion pour les longs trajets, ou encore ne pas prendre un appartement de 300 m² pour deux personnes ». Pour ce dernier il faut simplement partir du principe « qu’on n’a pas besoin de consommer de l’énergie. On n’a pas besoin de pétrole ou d’électricité. Ce dont on a besoin, c’est de s’éclairer, de se déplacer… »
« A partir du moment où on explique clairement les enjeux énergétiques climatiques, la sobriété ressort comme une évidence chez beaucoup de citoyens ».
Pour autant, il ne s’agit pas de vivre en marge de la société, mais de faire en sorte que chaque citoyen adopte des comportements beaucoup plus responsables et surtout que cela devienne contraignant. Idem sur le plan collectif, où la sobriété énergétique passe par l’aménagement des territoires, en limitant tant faire se peut les déplacements. « Actuellement, nous vivons dans une société d’ébriété énergétique. Nous sommes totalement dépendants des ressources fossiles, on surconsomme l’énergie », appuie Barbara Nicoloso. Mais les décideurs considèrent que les citoyens ne sont pas prêts. Pas si sûr pour Barbara Nicoloso : « à partir du moment où on explique clairement les enjeux énergétiques climatiques, la sobriété ressort comme une évidence chez beaucoup de citoyens ».
Pour atteindre la neutralité carbone, négaWatt met l’accent sur l’efficacité en plus de la sobriété. Cela passe par la rénovation des bâtiments, que ce soit pour l’habitat individuel ou professionnel. « Il y a 34 millions de logements en France », estime Marc Jedliczka. « Actuellement, 30 000 sont rénovés par an dans le respect des critères BBC (bâtiment basse consommation). 800 000 rénovations annuelles sont nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Il reste encore beaucoup de travail, notamment dans l’habitat individuel. « Si des aides de l’Etat existe, elles sont souvent mal utilisées. Il convient de simplifier l’accès à ces financements et de les réorienter intégralement vers la rénovation BBC », souligne le porte-parole de négaWatt.
La question que n’a pas manquer de se poser cette association d’experts : « est ce que les énergies renouvelables sont notre seul avenir ? » Pour l’association un monde qui ne porte pas atteinte à la planète, ou moins qu’actuellement, ne peut être imaginé sans un développement rapide et conséquent de ces nouvelles énergies. « Elles peuvent répondre à la totalité des besoins du pays en énergie », avance Marc Jedliczka qui mise, comme ses confrères sur l’éolien mais aussi le biogaz, le photovoltaïque et le bois.
Reste la place du nucléaire dans ce rapport. Pour l’association qui considère que le nucléaire n’est pas une source d’énergie sobre en carbone et suffisamment efficace, il faut abandonner la construction de l’EPR de Flamanville dans la Manche, et se passer progressivement des autres réacteurs, le plus rapidement possible.
Télécharger la synthèse : La transition énergétique au cœur d’une transition sociétale
(source Ouest France)