La communauté d’agglo de Pau se lance dans la dépollution et la méthanisation des eaux usées


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Jeudi 2 Septembre 2021 à 10:25

La Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées, présidée par François Bayrou, Maire de Pau, porte une politique environnementale ambitieuse et volontariste en matière de neutralité carbone, de doublement des énergies renouvelables, et d'émergence d’une filière hydrogène. L’unité de dépollution des eaux usées de Lescar joue désormais un rôle clé pour la transition écologique et le dispositif local d’adaptation au changement climatique.


Image 3D de l'unité de dépollution de Lascar (Photo Camborde Architectes)
A travers un projet d’économie circulaire inédit et sans équivalent à ce jour », selon la Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées, l’unité de dépollution des eaux usées de Lescar, une commune périphérique, située au nord-ouest de Pau, devient une « biofactory ». Il s’agit d’un véritable centre de production de 10 énergies et ressources locales issues des eaux usées, produites en circuit court à travers une démarche de synergies fortes avec les infrastructures environnantes du site Cap Ecologia (notamment l’unité de valorisation énergétique des ordures ménagères de ValorBéarn, le réseau de chaleur urbain et la future centrale photovoltaïque).
 
Construites sur le site de l’actuelle unité de dépollution des eaux usées située à Lescar, les nouvelles installations de biométhanisation produisent du biométhane (énergie verte, renouvelable et décarbonée) injecté au réseau de gaz de ville. La production de biométhane est maximisée par deux innovations technologiques majeures : l’Ultra-déshydratation par carbonisation hydrothermale des boues d’épuration, et la méthanation catalytique du CO2 émis.
 
La méthanation du gaz carbonique CO2 nécessitant de l’hydrogène vert. Celui-ci est produit in-situ grâce à l’électrolyse de l’eau, alimentée par de l’électricité photovoltaïque et d’origine renouvelable.
 
Pour cela, l’Agglomération Pau Béarn Pyrénées implante 12 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur le site Cap Ecologia, à proximité immédiate de l’unité de dépollution des eaux usées. L’électricité verte non-utilisée par la méthanation sera réinjectée sur le réseau électrique pour alimenter la station.
 
Grâce à cette double-première mondiale, et à la mise en œuvre de procédés sobres en énergie, l’unité de dépollution des eaux usées devient une installation à énergie positive : elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme, et son bilan carbone est sans équivalent. En effet, la méthanation permet de décarboner l’unité de dépollution des eaux usées, qui devient ainsi carbo-séquestrante : véritable « puits de carbone » à l’échelle de la collectivité, elle participe à la lutte contre le réchauffement climatique.
 
« Un ensemble cohérent qui dialogue naturellement avec son entourage »

Cette vitrine environnementale, totalement intégrée dans son paysage, s’inscrit dans un projet de territoire ambitieux en consolidant la filière hydrogène paloise (l’hydrogène intervenant dans le processus de méthanation), en créant de l’emploi local, et en favorisant la biodiversité d’un site remarquable.
 
Les nouvelles installations de biométhanisation s’inscrivent harmonieusement au sein de l’unité existante de dépollution des eaux usées, elle-même situés au cœur du site environnemental Cap Ecologia, à travers une intégration architecturale et paysagère poussée. La prévention des nuisances et les technologies avancées de traitement de l’air garantissent l’absence de risque d’odeurs pour les riverains. Enfin, un circuit pédagogique contribue à la sensibilisation du grand public et des scolaires aux enjeux de la transition écologique.
 
L’ensemble du projet est confié au Cabinet Camborde Architecte, dont le siège est situé à Bizanos, une commune de l’agglo paloise. Ce dernier « souhaite maintenir un ensemble cohérent qui dialogue naturellement avec son entourage ». L’exploitation de l’unité de dépollution des eaux usées de Lescar et la construction d’unités de méthanisation et de méthanation au groupement mené par SUEZ et composé de Storengy (filiale d’ENGIE) et Egis, Sogea/Vinci
 
Les travaux vont démarrer en janvier 2022 et devraient se terminer en janvier 2023. La production de biométhane est prévue pour l’été 2023. Le coût du projet s’élève à 33 M€, financés en partie par l’Agence de l'Eau, la Région Nouvelle Aquitaine, l’ADEME 180 000 € et l’Union Européenne (FEDER). Selon les prévisions, les recettes générées par l’injection du biométhane dans le réseau de gaz de ville, estimées à environ 11 M€ sur les 15 premières années d’exploitation. Les recettes d’injection du méthane de synthèse pourraient représenter environ 5 M€.





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