pour réussir, le « télétravail de crise », ne pourra pas être le télétravail du jour d’après (Photo Adobe Stock)
Depuis la mise en place des mesures de confinement général, le 17 mars dernier, pour tenter d’endiguer la progression du Covid-19, les entreprises qui veulent poursuivre leurs activités et qui le peuvent sont invités à placer leurs salariés en télétravail, c’est-à-dire les faire travailler depuis leur domicile. Un moyen efficace pour éviter de croiser d’autres personnes, potentiellement infectées, au sein même de l’entreprise.
Si le travail à domicile est déjà pratiqué en France, sans toutefois dépasser deux ou trois jours, celui-ci demande une certaine anticipation, tant au niveau de l’entreprise, notamment en termes de sécurité, que du salarié qui doit disposer d’un espace dédié pour pouvoir travailler en toute sérénité. Face à l’urgence personne n’était vraiment préparé à télétravailler tous les jours de la semaine, avec en plus le reste de la famille sur le dos et notamment les enfants qui eux aussi, doivent étudier à distance. Qui plus est, pour certains, dans un espace restreint et pas vraiment propice au travail.
Le quotidien des salariés s’en trouve donc bouleversé et certains se retrouvent fragilisés. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’ils ne savent pas s’ils pourront travailler comme avant surtout si la période de confinement dure plusieurs mois. « On va vers une augmentation des risques psychosociaux, à court et moyen terme, contre lesquels les entreprises doivent se prémunir », confiait dernièrement François Cochet, président de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), à nos confrères de 20 minutes.
A cela s’ajoute le fait que « beaucoup de salariés n’ont pas été préparés à travailler à distance. Ils ne maîtrisent pas forcément tous les outils numériques et ne disposent pas tous du matériel informatique adéquat pour cela, ou d’un vrai lieu de travail », constate Jean-Claude Delgènes, directeur général du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia. « Un passage obligé très difficile pour les moins autonomes et ceux qui débutent leur carrière » expose François Cochet. Une difficulté également pour ceux qui vivent seul ou avec plusieurs enfants. « Ces derniers supportent moins bien ce télétravail à long terme », complète Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l’association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH).
Coté entreprise, l’urgence n’a pas permis de prendre toutes les mesures qui s’imposent en matière de sécurité. « Un tas de documents confidentiels transitent via de boxes internet privées, le plus souvent administrées par un adolescent de 15 ans ou un membre de la famille qui n’a pas l'expertise nécessaire », souligne Ludovic Broyer, fondateur d'iProtego, entreprise française, leader dans les métiers de la gestion de la vie numérique. « Les informations confidentielles des entreprises deviennent alors extrêmement accessibles, d’autant les installations des entreprises sont pour l'essentiel toujours en marche et à l'arrêt sans surveillance. Il y a donc urgence à couper internet au bureau et contrôler les boxes internet personnelles des salariés, pour éviter le double risque ».
Mais si personne n’était vraiment préparé au travail à domicile, il pourrait bien devenir la norme pour un nombre plus important d’entreprise, les Directeurs Administratifs et Financiers (DAF), toujours à la recherche de la moindre économie dans l’entreprise, envisagent sérieusement de l’installer une fois la crise passée. D’autant plus intéressant que la plupart des entreprises connaitront des difficultés économiques.
C’est ce que révèle une enquête du cabinet Gartner réalisée le 30 mars dernier auprès de 317 directeurs financiers. Celle-ci a notamment mis en évidence le fait que le travail à distance pourrait devenir la norme à mesure que les entreprises cherchent à réduire les coût de leurs surfaces de bureaux. Malgré les difficultés que rencontrent certains télétravailleurs, en particulier ceux qui se retrouvent confinés avec conjoint et enfants, pour l’auteur du rapport « il est évident que le pourcentage de télétravailleurs devrait augmenter à mesure que les entreprises se rendront compte qu'elles pourraient être aussi efficaces et économiser de l'argent sur l'immobilier commercial ». Et cela semble se vérifier. Le cabinet Gartner a constaté que près d'un quart des personnes interrogées ont déclaré qu'elles déplaceraient au moins 20 % de leurs employés sur site vers le travail à distance de façon permanente après la pandémie.
Les télétravailleurs d’aujourd’hui ont de quoi être inquiets. Le Covid-19 devrait bousculer beaucoup de chose et notamment le monde du travail, pour peu que chacun corrige ce qui a été mis en place dans l’urgence et notamment encadrer comme il se doit le télétravail. Car une chose est certaine, pour réussir, le « télétravail de crise », ne pourra pas être le télétravail du jour d’après.
Si le travail à domicile est déjà pratiqué en France, sans toutefois dépasser deux ou trois jours, celui-ci demande une certaine anticipation, tant au niveau de l’entreprise, notamment en termes de sécurité, que du salarié qui doit disposer d’un espace dédié pour pouvoir travailler en toute sérénité. Face à l’urgence personne n’était vraiment préparé à télétravailler tous les jours de la semaine, avec en plus le reste de la famille sur le dos et notamment les enfants qui eux aussi, doivent étudier à distance. Qui plus est, pour certains, dans un espace restreint et pas vraiment propice au travail.
Le quotidien des salariés s’en trouve donc bouleversé et certains se retrouvent fragilisés. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’ils ne savent pas s’ils pourront travailler comme avant surtout si la période de confinement dure plusieurs mois. « On va vers une augmentation des risques psychosociaux, à court et moyen terme, contre lesquels les entreprises doivent se prémunir », confiait dernièrement François Cochet, président de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), à nos confrères de 20 minutes.
A cela s’ajoute le fait que « beaucoup de salariés n’ont pas été préparés à travailler à distance. Ils ne maîtrisent pas forcément tous les outils numériques et ne disposent pas tous du matériel informatique adéquat pour cela, ou d’un vrai lieu de travail », constate Jean-Claude Delgènes, directeur général du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia. « Un passage obligé très difficile pour les moins autonomes et ceux qui débutent leur carrière » expose François Cochet. Une difficulté également pour ceux qui vivent seul ou avec plusieurs enfants. « Ces derniers supportent moins bien ce télétravail à long terme », complète Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l’association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH).
« Le pourcentage de télétravailleurs devrait augmenter à mesure que les entreprises se rendront compte qu'elles pourraient être aussi efficaces et économiser de l'argent »
Coté entreprise, l’urgence n’a pas permis de prendre toutes les mesures qui s’imposent en matière de sécurité. « Un tas de documents confidentiels transitent via de boxes internet privées, le plus souvent administrées par un adolescent de 15 ans ou un membre de la famille qui n’a pas l'expertise nécessaire », souligne Ludovic Broyer, fondateur d'iProtego, entreprise française, leader dans les métiers de la gestion de la vie numérique. « Les informations confidentielles des entreprises deviennent alors extrêmement accessibles, d’autant les installations des entreprises sont pour l'essentiel toujours en marche et à l'arrêt sans surveillance. Il y a donc urgence à couper internet au bureau et contrôler les boxes internet personnelles des salariés, pour éviter le double risque ».
Mais si personne n’était vraiment préparé au travail à domicile, il pourrait bien devenir la norme pour un nombre plus important d’entreprise, les Directeurs Administratifs et Financiers (DAF), toujours à la recherche de la moindre économie dans l’entreprise, envisagent sérieusement de l’installer une fois la crise passée. D’autant plus intéressant que la plupart des entreprises connaitront des difficultés économiques.
C’est ce que révèle une enquête du cabinet Gartner réalisée le 30 mars dernier auprès de 317 directeurs financiers. Celle-ci a notamment mis en évidence le fait que le travail à distance pourrait devenir la norme à mesure que les entreprises cherchent à réduire les coût de leurs surfaces de bureaux. Malgré les difficultés que rencontrent certains télétravailleurs, en particulier ceux qui se retrouvent confinés avec conjoint et enfants, pour l’auteur du rapport « il est évident que le pourcentage de télétravailleurs devrait augmenter à mesure que les entreprises se rendront compte qu'elles pourraient être aussi efficaces et économiser de l'argent sur l'immobilier commercial ». Et cela semble se vérifier. Le cabinet Gartner a constaté que près d'un quart des personnes interrogées ont déclaré qu'elles déplaceraient au moins 20 % de leurs employés sur site vers le travail à distance de façon permanente après la pandémie.
Les télétravailleurs d’aujourd’hui ont de quoi être inquiets. Le Covid-19 devrait bousculer beaucoup de chose et notamment le monde du travail, pour peu que chacun corrige ce qui a été mis en place dans l’urgence et notamment encadrer comme il se doit le télétravail. Car une chose est certaine, pour réussir, le « télétravail de crise », ne pourra pas être le télétravail du jour d’après.