Covoiturer : oui, mais sans sacrifier ma liberté


Rédigé par Jean-Marie Carrara le Jeudi 11 Juin 2020 à 10:43

Souvent indispensable, la voiture pèse de plus en plus dans le budget des familles. En partager le coût avec un tiers est une solution très séduisante. Malheureusement, en se révélant, avec le temps, très contraignante pour les passagers comme pour les conducteurs, elle est peu à peu délaissée. Une solution disponible, basée sur de nouvelles technologies digitales, évite les difficultés rencontrées jusqu’à maintenant et pérennise ce mode de transport participatif. Le point de vue du Pr Jean-Marie Carrara, Président de l’association « Portières Ouvertes »


Partager son véhicule est une alternative qui permet de réduire le coût toujours plus lourd de la voiture dans le budget familial (photo Adobe Stock)
En offrant d’une part, aux passagers qui souhaitent effectuer de longs trajets, un choix plus large d’horaires et de destinations que le train, à un prix inférieur et d’autre part, en permettant aux conducteurs d’amortir une partie de leurs propres frais de déplacement, le covoiturage de longue distance s’est imposé au cours des dernières années.
 
Cependant, il convient de tempérer ces avantages, par des inconvénients structurels à ce mode de transport participatif. Comment les passagers couvrent-ils la distance pour se rendre au point de rencontre avec le conducteur, et une fois déposé, à se rendre au point de destination finale de son trajet particulièrement lorsque le départ et/ou l’arrivée sont très tôt le matin ou très tardive le soir ?
 
De même, être amené à attendre des passagers, notamment lorsque des passagers supplémentaires montent à des arrêts intermédiaires sur le trajet et/ou subir des détours, peuvent occasionner des contretemps handicapants s’il faut se rendre à un point ou à un rendez-vous à une heure précise.

Un covoiturage domicile-travail à l’arrêt

Comprenant l’intérêt pour leurs employés d’éviter le temps perdu dans les embouteillages, de réduire le stress qui en résulte tout en augmentant leur pouvoir d’achat par une réduction de leurs coûts de déplacements, beaucoup d’entreprises ont incité leurs employés à partager leur véhicule pour aller travailler.
 
Pour appuyer leurs initiatives, les pouvoirs publics ont créé, à des points particuliers du territoire, des parkings de covoiturage afin de faciliter les rencontres des participants pour leurs parcours conjoints.
 
D’abord organisée à la bonne franquette entre personnes habitant et/ou travaillant ensemble ou à proximité, le covoiturage s’est ensuite structuré, dans le cadre de plans de déplacements entreprise (PDE) ou de plans de déplacements inter-entreprises (PDIE) repris désormais sous le vocable de plans de mobilité.
 
Faire un détour pour effectuer une course en chemin, terminer un dossier, attendre la fin d’une réunion ou d’un rendez-vous qui se prolonge démesurément, commencer le travail plus tôt qu’à l’accoutumée, participer à une formation située à l’extérieur du lieu de travail, … chamboulent régulièrement les agendas du quotidien.
 
Dans ces conditions, malgré la bonne volonté de chacun, les engagements s’effilochent peu à peu au regard de contraintes horaires rigides difficilement soutenables sur le long terme. Le covoiturage domicile-travail finit alors par tomber aux oubliettes.

La clef : le fractionnement

Sauf à prendre un taxi, il est illusoire d’imaginer pouvoir trouver, à tout moment et en tout lieu, un conducteur qui vous amènera jusqu’à votre destination finale.D’autant que, si les passagers souhaitent, autant que faire se peut, se déplacer de porte-à-porte, les conducteurs, de leur côté, ne veulent ni attendre leurs passagers ni dévier de leur route pour ne pas perdre de temps ; un facteur essentiel pour les trajets de courte distance.
 
Alors que ces deux exigences semblent opposées, elles peuvent en réalité se combiner harmonieusement. La solution consiste à fractionner les trajets. Le principe est identique à celui des bus et des métros dont on utilise plusieurs lignes pour effectuer un trajet dont le fractionnement accroît exponentiellement le maillage du territoire.
 
Utiliser plusieurs véhicules dont la combinaison est coordonnée, pour limiter le temps d’attente entre les changements, élargira ainsi fortement la chance de trouver, partout, à tout moment, la combinaison de conducteurs qui permettra aux passagers de se déplacer de porte-à-porte, sans pour autant allonger la durée du trajet.
 
Cependant, ce fractionnement requiert une maîtrise totale de la collecte et du traitement de grands volumes de données de géolocalisation en temps réel.

Le Govoiturage, révolutionne la mobilité

L’application Govoit  est la seule au monde à utiliser le fractionnement des trajets afin de répondre à la fois aux exigences des passagers et des conducteurs.
 
Pour cela, il suffit que les utilisateurs indiquent, au moment où préalablement au déplacement à effectuer, l’adresse de destination de leur trajet (le point de départ est, par défaut, celui où l’utilisateur se situe) puis, leur qualité (passager ou conducteur).
 
L’application Govoit transmet alors aux passagers, sur leur smartphone, la liste des différentes combinaisons possibles de véhicules leur permettant d’effectuer leur trajet de porte-à-porte en classant, en tête de la liste, la combinaison dont la durée la plus courte.
Une fois leur choix confirmé, un message est envoyé aux conducteurs de la combinaison.
 
Bien évidemment, les combinaisons peuvent évoluer, en temps réel, en fonction des aléas de la circulation. L’application Govoit se distingue ainsi de toutes les offres de covoiturage conventionnel.
 
Enfin, cerise sur le gâteau, tout en aboutissant pour le passager, à un prix de trajet au plus égal à celui de transport en commun pourtant largement subventionné, le Govoiturage permet aux conducteurs d’amortir plus fortement leur frais de déplacement qu’avec tout autre alternative.
 
Partager son véhicule est une alternative qui permet de réduire le coût toujours plus lourd de la voiture dans le budget familial. Malheureusement, pour les trajets du quotidien, qui sont de courte distance, le covoiturage traditionnel est inefficace pour répondre à la fois aux exigences contradictoires des passagers et à celles conducteurs et aux contraintes fortes en résultant.
 
De ce fait, même les engagements pris entre collègues de bureau et/ou avec des voisins sont rapidement abandonnés pour aboutir rapidement à nouveau à l’autosolisme.

Fort heureusement, grâce à la maitrise du traitement, en temps réel, de grands volumes de données géolocalisées, le Govoiturage est capable de pérenniser un partage optimisé le taux d’occupation des véhicules dans l’intérêt des utilisateurs mais aussi de l’ensemble de la population.

Pr. Jean-Marie Carrara
Président de l’association « Portières Ouvertes  »
 






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