Rencontrer Carlos Moreno, Professeur des Universités à la Sorbonne et surtout expert international de la Smart City, est un moment rare. Les personnes invitées par le groupement EDF, Citelum et Veolia, candidat au marché public global de performance relatif à la conception et la réalisation d'un projet de territoire intelligent, lancé par la communauté urbaine d’Angers, n’ont pas boudé leur plaisir. Nous non plus (voir vidéo)
Ceux qui travaillent sur le sujet de la Smart City, qu’ils s’agissent d’entreprises technologiques ou de mouvements citoyens connaissent cet universitaire qui considère depuis des lustres « qu’il n’y pas de ville intelligente sans l’intelligence des citoyens » en parcourant la planète « en danger aujourd’hui », pour porter la bonne parole. Et quoi de mieux qu’un parterre de chefs d’entreprises pour ce Franco-Colombien, arrivé en France à l’âge de 20 ans, fait Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur pour le combat qu’il mène.
Car pour ce dernier c’est bien un combat qu’il faut mener, notamment contre un humain qui est en train de scier la branche sur laquelle il est assis, se souciant pas assez à son goût de la planète terre, alors que la météo annonce un épisode caniculaire plus important que celui que nous avions vécu en 2003. « Il arrive plus tôt dans la saison et les températures prévues seront plus importantes », martèle Carlos Moreno qui entend bien faire passer le message, chiffres et cartes à l’appui. Les personnes présentes dans la salle de conférence du tiers-lieu Village by CA à Angers sont visiblement à l'écoute…
Mieux comprendre les enjeux, c’était aussi le message des organisateurs de la matinale « Bonjour Demain », lesquels ont choisi Angers, « ville laboratoire de la Smart City et territoire labellisé French Tech », pour organiser cette rencontre avec celui qui est convaincu que la ville devra avoir une dimension humaine. il devra y faire « bon vivre », tant sur le plan social, humain et économique.
« Il faut changer de mode de vie, changer de mode de consommation, de mode de déplacement, bref il faut se remettre en cause, si nous ne voulons pas aller dans le mur », a lancé Carlos Moreno d’emblée. « Les températures que nous allons connaitre ne font que corroborer ce que nous savons depuis longtemps », poursuit l’universitaire, rappelant l’article qui avait publié dans la Tribune il y a trois ans : « non, on ne peut pas télécharger la fraîcheur ! ». Pour ce dernier le réchauffement climatique « est une réalité, avec tout ce que ça comporte en matière de menace pour les territoires urbains et la biodiversité ». En clair, pour la planète dans son ensemble.
« Nous sommes aujourd’hui dans un moment critique pour l’humanité car dans les dix années qui viennent, se joue l’essentiel de ce qui va se passer à la fin de ce siècle », poursuit Carlos Moreno. « C’est au cours de cette période que nous allons décider de rester sur une planète vivante et vivable ou alors basculer dans l’irréversible, avec pour enjeu la survie de l’espèce humaine ». Un scénario catastrophe étayé par de nombreux tableaux et schémas qui ont de quoi faire froid dans le dos. Mais c'est l’effet souhaité par le conférencier qui veut avant tout convaincre son auditoire et inviter les entreprises, représentant de grands groupes industriels, que d’aucuns accusent de détruire la planète, à regarder les choses en face.
« Le temps nous est compté et nous devons atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 », poursuit Carlos Moreno. « Pour cela nous devons baisser drastiquement l’émission de C02 pour 2030, à raison de mois 45% voire 65% ». Dix ans pour changer de paradigme, c’est ce que suggère calmement l’universitaire en précisant que ce changement doit s’effectuer sur « seulement deux mandatures municipales », pour ramener le débat au niveau des villes, leur aménagement ayant un impact majeur dans les choix qu’il préconise. « La responsabilité des politiques est donc totalement engagée », appuie Carlos Moreno.
Pour ce dernier il s’agit de comprendre comment nous vivons et quel doit être le rôle des villes dans l’inflexion de la courbe du réchauffement climatique. Pour appuyer ses propos et donner quelques pistes de réflexions en matière d’aménagement de villes qui prennent en compte la dimension sociale, économique et environnementale, le conférencier s’est appuyé sur Pontevedra, une ville de Galice (Espagne) dans laquelle les politiques ont su prendre les décisions qui s’imposaient et que nous avons déjà présenté dans nos colonnes. D’autant que pour lui le XXIe siècle est celui des villes. « L’échelle étatique est aujourd’hui dépassée par la force et la puissance des villes », soutient Carlos Moreno.
Selon ce dernier, aujourd’hui les villes représentent 2% de la surface de la planète et sont occupées par 50% de la population mondiale (plus de 70% demain …). « Elles consomment 70% de l’énergie, produisent 75% de la quantité mondiale de C02, mais aussi 80% de richesse et … de la pauvreté et de l’exclusion », poursuit l’expert. Expliquant les enjeux du numériques et l’utilisation (désastreuse…) qui en est faite, Carlos Moreno estime que « l’on ne peut s’intéresser à la ville intelligente qu’en le faisant hors de la technologie, plutôt avec une approche humaine en identifiant les vrais endroits où l’on peut créer de la valeur, avec une triple approche : écologique, économique et sociale. Les évolutions technologiques doivent seulement accompagner ce changement de paradigme ». Le développement durable doit donc être, selon lui, le principe fondateur de la Smart City. « Chaque euro investi dans la ville intelligente doit avoir un retour de plusieurs euros sur l’une des trois composantes. Si l’une des trois manque nous faisons fausse route » .
Ceux qui travaillent sur le sujet de la Smart City, qu’ils s’agissent d’entreprises technologiques ou de mouvements citoyens connaissent cet universitaire qui considère depuis des lustres « qu’il n’y pas de ville intelligente sans l’intelligence des citoyens » en parcourant la planète « en danger aujourd’hui », pour porter la bonne parole. Et quoi de mieux qu’un parterre de chefs d’entreprises pour ce Franco-Colombien, arrivé en France à l’âge de 20 ans, fait Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur pour le combat qu’il mène.
Car pour ce dernier c’est bien un combat qu’il faut mener, notamment contre un humain qui est en train de scier la branche sur laquelle il est assis, se souciant pas assez à son goût de la planète terre, alors que la météo annonce un épisode caniculaire plus important que celui que nous avions vécu en 2003. « Il arrive plus tôt dans la saison et les températures prévues seront plus importantes », martèle Carlos Moreno qui entend bien faire passer le message, chiffres et cartes à l’appui. Les personnes présentes dans la salle de conférence du tiers-lieu Village by CA à Angers sont visiblement à l'écoute…
Mieux comprendre les enjeux, c’était aussi le message des organisateurs de la matinale « Bonjour Demain », lesquels ont choisi Angers, « ville laboratoire de la Smart City et territoire labellisé French Tech », pour organiser cette rencontre avec celui qui est convaincu que la ville devra avoir une dimension humaine. il devra y faire « bon vivre », tant sur le plan social, humain et économique.
« Il faut changer de mode de vie, changer de mode de consommation, de mode de déplacement, bref il faut se remettre en cause, si nous ne voulons pas aller dans le mur », a lancé Carlos Moreno d’emblée. « Les températures que nous allons connaitre ne font que corroborer ce que nous savons depuis longtemps », poursuit l’universitaire, rappelant l’article qui avait publié dans la Tribune il y a trois ans : « non, on ne peut pas télécharger la fraîcheur ! ». Pour ce dernier le réchauffement climatique « est une réalité, avec tout ce que ça comporte en matière de menace pour les territoires urbains et la biodiversité ». En clair, pour la planète dans son ensemble.
« La responsabilité des politiques est donc totalement engagée »
« Nous sommes aujourd’hui dans un moment critique pour l’humanité car dans les dix années qui viennent, se joue l’essentiel de ce qui va se passer à la fin de ce siècle », poursuit Carlos Moreno. « C’est au cours de cette période que nous allons décider de rester sur une planète vivante et vivable ou alors basculer dans l’irréversible, avec pour enjeu la survie de l’espèce humaine ». Un scénario catastrophe étayé par de nombreux tableaux et schémas qui ont de quoi faire froid dans le dos. Mais c'est l’effet souhaité par le conférencier qui veut avant tout convaincre son auditoire et inviter les entreprises, représentant de grands groupes industriels, que d’aucuns accusent de détruire la planète, à regarder les choses en face.
« Le temps nous est compté et nous devons atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 », poursuit Carlos Moreno. « Pour cela nous devons baisser drastiquement l’émission de C02 pour 2030, à raison de mois 45% voire 65% ». Dix ans pour changer de paradigme, c’est ce que suggère calmement l’universitaire en précisant que ce changement doit s’effectuer sur « seulement deux mandatures municipales », pour ramener le débat au niveau des villes, leur aménagement ayant un impact majeur dans les choix qu’il préconise. « La responsabilité des politiques est donc totalement engagée », appuie Carlos Moreno.
Pour ce dernier il s’agit de comprendre comment nous vivons et quel doit être le rôle des villes dans l’inflexion de la courbe du réchauffement climatique. Pour appuyer ses propos et donner quelques pistes de réflexions en matière d’aménagement de villes qui prennent en compte la dimension sociale, économique et environnementale, le conférencier s’est appuyé sur Pontevedra, une ville de Galice (Espagne) dans laquelle les politiques ont su prendre les décisions qui s’imposaient et que nous avons déjà présenté dans nos colonnes. D’autant que pour lui le XXIe siècle est celui des villes. « L’échelle étatique est aujourd’hui dépassée par la force et la puissance des villes », soutient Carlos Moreno.
Selon ce dernier, aujourd’hui les villes représentent 2% de la surface de la planète et sont occupées par 50% de la population mondiale (plus de 70% demain …). « Elles consomment 70% de l’énergie, produisent 75% de la quantité mondiale de C02, mais aussi 80% de richesse et … de la pauvreté et de l’exclusion », poursuit l’expert. Expliquant les enjeux du numériques et l’utilisation (désastreuse…) qui en est faite, Carlos Moreno estime que « l’on ne peut s’intéresser à la ville intelligente qu’en le faisant hors de la technologie, plutôt avec une approche humaine en identifiant les vrais endroits où l’on peut créer de la valeur, avec une triple approche : écologique, économique et sociale. Les évolutions technologiques doivent seulement accompagner ce changement de paradigme ». Le développement durable doit donc être, selon lui, le principe fondateur de la Smart City. « Chaque euro investi dans la ville intelligente doit avoir un retour de plusieurs euros sur l’une des trois composantes. Si l’une des trois manque nous faisons fausse route » .