Bordeaux grandeur nature : plus d'espaces verts en ville pour répondre à l'urgence climatique


le Mardi 1 Décembre 2020 à 16:10

L’écologiste Pierre Hurmic, élu maire de Bordeaux lors des dernières municipales, veut redonner des couleurs à la ville qu’il administre, en passant d’une ville très minérale à une ville plus végétale et plus agréable à vivre. C’est tout l’enjeu de la capitale de la grande région « Nouvelle Aquitaine » avec son programme « Bordeaux Grandeur Nature ».


Le jardin public de Bordeaux avec ses pelouses très prisées des habitants (Photo Thomas Sanson - Mairie de Bordeaux)
Le jardin public de Bordeaux avec ses pelouses très prisées des habitants (Photo Thomas Sanson - Mairie de Bordeaux)
Il avait fait parler de lui dès le début de sa mandature en affirmant qu’il n’y aurait pas de grands sapins de Noël installés au cœur de la ville pour les fêtes de fin d’année. « Je garde le souvenir de cet arbre mort qu'on faisait venir tous les ans. Ce n'est pas du tout notre conception de la végétalisation », avait alors déclaré Pierre Hurmic, nouvellement élu maire. L’histoire qui lui avait valu les railleries de ses opposants, à Bordeaux et ailleurs en France, avait fait couler beaucoup d’encre.
 
Sans porter de jugement, cet écologiste pure sucre avait néanmoins de la suite dans les idées et cette petite phrase, sortie comme souvent, de son contexte, signifiait surtout qu’il avait d’autres ambitions pour sa ville que de planter des arbres tronçonnés pour l’occasion et notamment l’organisation d’une véritable végétalisation, dans laquelle des sapins et autres arbres trouveront tout à fait leur place, tout au long de l’année. 
 
« La nature en ville est essentielle pour se sentir mieux, respirer mieux, vivre mieux ensemble. Elle est également indispensable pour répondre à l’urgence climatique. Et c’est naturellement que nous avons pour priorité de la replacer au cœur de notre cité », déclare aujourd’hui l’édile en lançant la première saison d’un programme qui permettra aux des prochaines années de réduire les espaces minéraux au profit d’espaces végétalisés, dans le cadre d’un projet intitulé : « Bordeaux grandeur nature ».
 
Si Bordeaux était devenue, notamment avec l’aménagement des rives de la Garonne, des lignes de tramway et un plan de circulation douce, une ville plutôt agréable, comparée à d’autres villes de même taille, il n’en restait pas moins que certains quartiers étaient un peu trop bétonnés au regard de cette nouvelle municipalité écologiste. Il était donc temps de faire revenir un peu plus de nature, pour la rendre encore plus agréable. Et surtout marquer le passage, de leur empreinte.
 
« Avec Bordeaux grandeur Nature, l’équipe municipale porte une démarche très volontariste de reconquête végétale de la ville, articulée autour de 4 axes : protéger, renouveler, planter, participer », poursuit l’édile qui entend bien mettre en place « une véritable stratégie globale de végétalisation, en structurant la ville autour de d’une « charpente verte ».
 
« La Ville de Bordeaux souhaite donner aux habitants la possibilité de jardiner en autonomie avec plus de liberté et en complémentarité ».

Bien commun des Bordelais ces aménagements ont pour objectif de favoriser le lien social et surtout de lutter contre les « îlots de chaleur » urbains en période estivale. Même si le miroir d’eau de la place de la Bourse est très utilisé lorsque les premiers effets de la canicule se font sentir au cœur de cette grande ville située dans la partie sud de l’hexagone, des espaces de fraicheurs constitués de micro-forêts et de zones d’arbres fruitiers plantés en lieu et place des zones minérales, procureront aussi de la fraicheur. L’effet des zones végétales, installées au cœur des villes, agissant comme autant de climatiseurs naturel, est aujourd’hui unanimement reconnu. 
 
« Notre stratégie se distingue également par l’implication des habitants, invités, partout où cela sera possible, à végétaliser l’espace public et privé, avec le soutien de la Ville », poursuit le maire qui se fixe, avec son équipe de faire en sorte qu’à l’issue de ce programme, tout Bordelais puisse trouver un espace planté à moins de 10 minutes à pied de chez lui ». 
 
Cette reconquête végétale que soutient ce maire nouvelle génération, qui se déplace le plus souvent à vélo, passe par une protection des espaces naturels existants en sanctuarisant les friches pour les protéger de la « bétonisation » galopante dans cette ville très prisée. Mais aussi en enclenchant une modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) pour protéger les cœurs d’ilot et les arbres remarquables du domaine privé. Car si le maire ne veut pas de sapins coupés, il ne veut pas pour autant abattre des arbres existants.
 
Cela passe inévitablement par une augmentation du budget de la direction des Espaces Verts pour financer l’étude d’un schéma directeur de gestion des parcs et jardins. Le budget plantation de la ville passera d’ailleurs de 100 K€ par an à 300 K€, dès cette année. 
 
Mais la collectivité veut surtout changer de méthode en plantant des arbres, mais aussi des buissons et herbes durables de pleine terre qui permettront de rendre les sols moins perméables et faire en sorte que la ville respire. La Ville de Bordeaux s’inscrit dans le programme « 1million d’arbres sur le territoire métropolitain », poursuit le Maire, en créant de nouveaux espaces plantés mais aussi des arbres fruitiers. 100 seront plantés dès cette saison. 
 
Enfin dernier point et non des moindres : enclencher une démarche pro-active, avec les habitants pour accélérer la végétalisation des rues. Et pour cela la municipalité compte bien donner aux habitants et leur collectifs ou association, aux commerçants les moyens d’embellir leur rue, leur quartier, avec la mise en place d’un véritable « permis de végétaliser ».  
 
« La Ville de Bordeaux souhaite donner aux habitants la possibilité de jardiner en autonomie avec plus de liberté et en complémentarité, avec des trottoirs vivants, des jardinières sur les trottoirs, aux pieds des arbres, des fosses de plantation, des jardinières ou dans des bacs sur des places de stationnement », insiste le maire qui fait de cette végétalisation un vrai projet collaboratif. 





              

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