Évaluer les besoins réels de la collectivité territoriale en matière de connectivité de ses investissements (Photo hikdaigaku86)
La croissance de la population urbaine pèse sur les infrastructures et les finances publiques des collectivités territoriales, notamment dans les zones périurbaines qui absorbent une grande partie de cette augmentation. Cette croissance emporte des conséquences budgétaires mais également écologiques. En effet, 70 % des émissions de carbone et deux tiers de la consommation d’énergie sont attribués aux territoires urbains dans le monde.
Le déploiement d’outils numériques peut permettre une véritable amélioration de l’utilisation des infrastructures publiques, en lissant les variations de consommation notamment. Ces nouveaux outils peuvent également représenter une opportunité pour améliorer les services rendus aux usagers, en les personnalisant davantage. Ils peuvent enfin constituer un moyen pour les collectivités de favoriser la co-construction de la politique territoriale, améliorer de ce fait la décision publique et renforcer ainsi l’inclusion des citoyens et des habitants.
Ces avantages sont appelés à se renforcer avec le développement des usages. En effet, les habitants, utilisant l’offre numérique dans les autres secteurs de leur vie, modifient leurs habitudes de consommation. Se développent ainsi l’économie collaborative et la logique de la désintermédiation des services. Si les territoires savent en tirer profit, ces modifications peuvent leur permettre de rendre les services publics plus efficients et plus frugaux. Si, en revanche, les territoires cherchent à freiner le développement de ces offres nouvelles plutôt que d’adapter leur fonctionnement interne, les habitants pourraient se détourner des services publics.
Les outils numériques au service de la ville et de ses habitants constituent donc bien une chance, qu’il faut savoir saisir et accompagner, ce qui nécessite pour les collectivités territoriales des investissements et une conduite du changement. Cependant, ces investissements ne doivent pas être appréhendés différemment des autres au prétexte qu’ils sont « smart ».
Les collectivités tireront d’autant mieux les fruits des évolutions futures qu’elles procèderont à une analyse systématique des projets, vérifiant que les économies ou les gains qu’ils permettent justifient l’investissement initial. Les gains doivent être évalués au sens large, gains financiers bien sûr mais également amélioration du service et du bien-être des habitants.
Une attention particulière doit être apportée à la création d’infrastructures numériques. Les experts interrogés par la mission semblent évaluer que celles-ci ne sont rentabilisées que si elles permettent d’accueillir trois usages au moins. Ce chiffre ne repose pas sur une évaluation stricte mais plutôt sur l’expérience opérationnelle. Cependant, il est utile pour les collectivités de l’avoir en tête au moment de créer un réseau de fibre ou de capteurs.
Cela conduit à évaluer l’adéquation des investissements aux besoins. Évaluer les besoins réels de la collectivité territoriale en matière de connectivité de ses investissements, les gains attendus en réduction des coûts de fonctionnement et les externalités positives que ces investissements peuvent produire.
Cette analyse socio-économique des investissements d’infrastructure conjointe à une analyse financière classique doit conduire à des décisions d’investissements répondant aux besoins à court, moyen et long termes. En particulier, les infrastructures numériques doivent pouvoir accueillir plusieurs usages et l’investissement initial correspondre à l’adaptabilité de ces infrastructures.
Prochaine tribune, samedi 10 juin : « Les smart Cities : opportunité économique pour nos entreprises, en France comme à l'étranger ».
Le déploiement d’outils numériques peut permettre une véritable amélioration de l’utilisation des infrastructures publiques, en lissant les variations de consommation notamment. Ces nouveaux outils peuvent également représenter une opportunité pour améliorer les services rendus aux usagers, en les personnalisant davantage. Ils peuvent enfin constituer un moyen pour les collectivités de favoriser la co-construction de la politique territoriale, améliorer de ce fait la décision publique et renforcer ainsi l’inclusion des citoyens et des habitants.
Ces avantages sont appelés à se renforcer avec le développement des usages. En effet, les habitants, utilisant l’offre numérique dans les autres secteurs de leur vie, modifient leurs habitudes de consommation. Se développent ainsi l’économie collaborative et la logique de la désintermédiation des services. Si les territoires savent en tirer profit, ces modifications peuvent leur permettre de rendre les services publics plus efficients et plus frugaux. Si, en revanche, les territoires cherchent à freiner le développement de ces offres nouvelles plutôt que d’adapter leur fonctionnement interne, les habitants pourraient se détourner des services publics.
Les outils numériques au service de la ville et de ses habitants constituent donc bien une chance, qu’il faut savoir saisir et accompagner, ce qui nécessite pour les collectivités territoriales des investissements et une conduite du changement. Cependant, ces investissements ne doivent pas être appréhendés différemment des autres au prétexte qu’ils sont « smart ».
Les collectivités tireront d’autant mieux les fruits des évolutions futures qu’elles procèderont à une analyse systématique des projets, vérifiant que les économies ou les gains qu’ils permettent justifient l’investissement initial. Les gains doivent être évalués au sens large, gains financiers bien sûr mais également amélioration du service et du bien-être des habitants.
Une attention particulière doit être apportée à la création d’infrastructures numériques. Les experts interrogés par la mission semblent évaluer que celles-ci ne sont rentabilisées que si elles permettent d’accueillir trois usages au moins. Ce chiffre ne repose pas sur une évaluation stricte mais plutôt sur l’expérience opérationnelle. Cependant, il est utile pour les collectivités de l’avoir en tête au moment de créer un réseau de fibre ou de capteurs.
Cela conduit à évaluer l’adéquation des investissements aux besoins. Évaluer les besoins réels de la collectivité territoriale en matière de connectivité de ses investissements, les gains attendus en réduction des coûts de fonctionnement et les externalités positives que ces investissements peuvent produire.
Cette analyse socio-économique des investissements d’infrastructure conjointe à une analyse financière classique doit conduire à des décisions d’investissements répondant aux besoins à court, moyen et long termes. En particulier, les infrastructures numériques doivent pouvoir accueillir plusieurs usages et l’investissement initial correspondre à l’adaptabilité de ces infrastructures.
Prochaine tribune, samedi 10 juin : « Les smart Cities : opportunité économique pour nos entreprises, en France comme à l'étranger ».
LUC BELOT, auteur du rapport De la Smart City au Territoire d’Intelligence[s], remis au Premier ministre Bernard Cazeneuve, le 18 avril 2017, est député de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire. Entre 2015 et 2016, il fut rapporteur du projet de loi pour « une République numérique » et du projet de transposition de directive sur la gratuité, les modalités et la réutilisation des informations du secteur public, dite directive PSI (Public sector information).
Son intérêt pour le numérique, de longue date, s’inscrit également dans des actions locales et notamment lorsqu’il était adjoint à l’éducation de la ville d’Angers, en menant une expérimentation sur la réorganisation des rythmes scolaires et en déployant 1300 tablettes dans les classes du primaire. Il est également l’un des artisans du cluster industriel La cité de l’objet connecté, à Angers, issu du programme Nouvelle France Industrielle.
Son intérêt pour le numérique, de longue date, s’inscrit également dans des actions locales et notamment lorsqu’il était adjoint à l’éducation de la ville d’Angers, en menant une expérimentation sur la réorganisation des rythmes scolaires et en déployant 1300 tablettes dans les classes du primaire. Il est également l’un des artisans du cluster industriel La cité de l’objet connecté, à Angers, issu du programme Nouvelle France Industrielle.